Des tenues et des coiffes musulmanes autrefois exotiques sont aujourd'hui devenues familières en Occident, où elles sont la source de débats politiques et légaux acerbes.
Le hijab (foulard couvrant les cheveux) est toujours plus populaire à Detroit mais a été interdit dans les écoles publiques françaises, déconseillé par l'International Football Association Board et exclu par un tribunal de l'État américain de Géorgie.
Le jilbab (un vêtement qui ne laisse apparaître que le visage les mains) a été d'abord autorisé, dans un cas défendu par l'épouse de Tony Blair, puis interdit dans une école anglaise.
Sultaana Freeman voulait que son permis de conduire la montre en niqab, mais un tribunal d'Orlando l'a déboutée. |
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La burqa (vêtement couvrant le corps entier) a été exclue de l'école au Royaume-Uni, est illégale sur les places publiques de cinq villes belges et le corps législatif hollandais a tenté de l'interdire purement et simplement. En Italie, la «Charte des valeurs de la citoyenneté et de l'intégration» déclare inacceptables les vêtements couvrant le visage. Une femme en burqa a été expulsée d'une salle d'audience aux États-Unis.
Bref, aucune règle générale ne régit les couvre-chefs islamiques en Occident.
Certains observateurs proposent d'interdire les hijabs sur les places publiques, mais sur quelles bases légales peut-on prendre une telle décision? Selon mon principe de base, selon lequel les Musulmans ont les mêmes droits et les mêmes obligations que les autres citoyens, mais aucuns privilèges ni aucuns devoirs particuliers non plus, la liberté d'expression d'une femme doit lui permettre de porter un hijab.
En revanche, les burqas et les niqabs devraient être exclus de l'espace public car ils y constituent des risques. N'importe qui peut se dissimuler sous ces linceuls – homme ou femme, musulman ou pas, bon citoyen, fugitif ou criminel – et y nourrir on ne sait quel projet malveillant.
Quelques exemples (pour plus de détails, voir la série de mon blog consacrée aux menaces sécuritaires causées par le niqab et la burqa): une tentative d'évasion spectaculaire a eu lieu début juillet, lorsque Maulana Mohammad Abdul Aziz Ghazi, 46 ans, tenta de s'enfuir du complexe de la Mosquée Rouge d'Islamabad, au Pakistan, où il avait participé à une insurrection destinée à renverser le gouvernement. Il enfila une burqa noire et des hauts-talons mais hélas pour lui, sa taille, son allure et sa bedaine le firent repérer et arrêter.
L'un des auteurs des attentats à la bombe perpétrés en 2005 à Londres, Yassin Omar, 26 ans, utilisa une burqa à deux reprises – une fois pour fuir la scène du crime, puis le lendemain pour fuir Londres en direction des Midlands.
Parmi les fugitifs en burqa, on connaît également un Somalien suspecté de meurtre au Royaume-Uni, des tueurs palestiniens fuyant la justice israélienne, un membre des talibans fuyant les forces de l'OTAN en Afghanistan et l'assassin d'un islamiste sunnite au Pakistan.
Les burqas et les niqabs facilitent aussi les comportements criminels non politiques. Comme on pouvait s'y attendre, les cibles favorites de tels actes sont des bijouteries (avec des cas au Canada, en Grande-Bretagne et en Inde) et des banques (Grande-Bretagne, Bosnie et par deux fois à Philadelphie). Bizarrement, des prostituées du Kenya ont adopté le buibui (qui découvre un peu plus le visage que le niqab) afin de mieux se fondre dans la foule nocturne et ainsi d'échapper à la police.
Un récent film d'horreur pakistanais intitulé Zibahkhana («abattoir» en urdu) exprime la crainte généralisée produite par ces vêtements à travers un personnage sadique et cannibale nommé «l'homme à la burqa».
La pratique de se couvrir le visage est dérivée de coutumes tribales qui s'appuient sur la loi islamique et non de la loi elle-même. Par exemple, certaines Saoudiennes membres de tribus de la région d'Al-Kharj mettent la burqa à la puberté et ne l'enlèvent plus jamais – ni devant d'autres femmes, ni devant leur mari, ni devant leurs enfants. En principe, leurs parents ne découvrent leurs traits qu'à l'examen de leur dépouille mortelle.
Des recherches britanniques fournissent une autre raison encore d'abandonner la burqa et le niqab: les femmes ainsi vêtues et leurs enfants allaités possèdent en effet trop peu de vitamine D (synthétisée au niveau de la peau sous l'action du rayonnement solaire) et sont sérieusement menacés de souffrir de rachitisme.
Rien dans l'Islam n'exige de transformer les femmes en des zombies informes et sans visage; le bon sens commande à la modestie elle-même de s'exprimer modestement. L'heure est venue d'exclure de l'espace public ces vêtements hideux, malsains, générateurs de divisions sociales, favorisant les terroristes et les criminels.