Patrick Clawson est presque le seul, parmi les spécialistes de l'Iran, à reconnaître la menace très réelle que ce pays représente pour les intérêts occidentaux. Il montre de façon convaincante que les Iraniens «modérés» se caractérisent par leur politique intérieure, en particulier leurs points de vue sur l'économie (en faveur de l'économie de marché) et la politique socio / culturelle (moins axée sur l'État). Cependant, dans le domaine étranger, les modérés, non seulement partagent la vision musulmane fondamentaliste de leurs collègues radicaux (anti-américains, anti-israéliens, anti-minorités chrétiennes, anti-Rushdie, pro-fondamentalistes extrémistes, prêts à utiliser le terrorisme), mais ils "représentent une plus grande menace pour l'Occident que les radicaux." En premier lieu, ce sont des nationalistes persans qui veulent dominer la région qui entoure l'Iran. Deuxièmement, ils prennent des mesures plus concrètes pour renforcer la puissance militaire iranienne. Troisièmement, ils promettent une prospérité sans peine « qui ne sera possible que si l'Iran peut en quelque sorte réussir à dominer l'approvisionnement en pétrole du golfe Persique. »
Clawson esquisse également trois autres scénarios inquiétants: Téhéran présente un front réjectionniste syro-libano-soudanais contre Israël ; il s'allie avec le Pakistan, obtenant ainsi l'armement nucléaire et opérant la fusion des conflits du Moyen-Orient avec les conflits d'Asie du Sud ; ou il déstabilise la Turquie, causant la chute de l'état laïc le plus important et le plus prospère du monde musulman.
L'Occident dispose de trois options: amener l'Iran dans la famille des nations, appliquer la politique de la carotte et du bâton, ou appliquer une politique d'endiguement. Clawson présente un argument de poids pour la dernière de ces options: «les attaques violentes de Téhéran contre l'Occident exigent des réponses tout aussi fortes. »