« Après avoir bénéficié du plus grand transfert de richesse jamais produit sans guerre, pourquoi la plupart des pays en développement exportateurs de pétrole ont-ils souffert de la détérioration économique et de la décomposition politique? » Dans son étude tant attendue, Karl offre une réponse sophistiquée interculturelle à cette question, en se concentrant sur les pays en déficit de capital de l'Algérie, l'Indonésie, l'Iran, le Nigeria et le Venezuela. Trouvant inadéquates les explications existantes qui se concentrent presque exclusivement sur la rupture économique (la «maladie hollandaise»)[Phénomène économique qui relie l'exploitation des ressources naturelles et le déclin de l'industrie manufacturière locale. Inspiré du cas des Pays-Bas des années 1960 (NDLT)] elle prend note des racines profondes sociales et politiques des problèmes et ajoute ces dimensions qui s'imposent à la discussion.
Ses arguments complexes aboutissent à ceci: les booms pétroliers (comme tous les booms des matières premières) ont mis un énorme pouvoir dans les mains de l'Etat qui a tout d'un coup eu des sommes considérables à sa disposition. « Comment ces états recueillent et distribuent les impôts, à son tour, cela crée des incitations qui influent de façon omniprésente sur l'organisation de la vie politique et économique et sur les préférences des formes du gouvernement par rapport aux politiques publiques. » En d'autres termes, « l'origine du chiffre d'affaires d'un Etat influe sur la gamme complète de ses institutions politiques. » Ce qui semble être une chance de faire presque n'importe quoi, s'avère, en fait être un choix très circonscrit.
Bien que spécialiste de l'Amérique latine, Karl comprend les rencontres algériennes et iraniennes avec le pétrole et a des idées à offrir à tous ceux qui étudient les états du pétrole du Moyen Orient Etats- aussi bien qu'à ceux qui les dirigent.