L'auteur qui a déjà publié une biographie de Marilyn Monroe et écrit des scripts pour L.A Law [« La loi de Los Angeles » est une série télévisée américaine (NDLT)] – n'a pas exactement les références que l'on peut souhaiter pour faire une étude sérieuse de la politique du Moyen-Orient. Pas plus que le roi Farouk (1936-1952), autrefois tristement célèbre et maintenant presque oublié roi playboy, n'offre le personnage idéal pour réinterpréter l'histoire égyptienne du milieu du siècle. Mais Stadiem a fait une recherche originale et vraiment mûrement réfléchie, et le résultat est très impressionnant. Too Rich combine à la fois le flair du scénariste de talent pour saisir la grande vie du Caire et d'Alexandrette avec le sens qu'a l'historien des changements sociaux et politiques en cours.
Le roi Farouk sur la couverture du magazine Time, le 10 septembre 1951. |
Deuxièmement, Farouk avait une importance qui dépassait sa réputation de playboy. S'il avait marché avec les Britanniques, cela lui aurait rendu la vie facile, lui assurant un long règne. Mais Farouk a choisi de ne pas pactiser, déchaînant la colère des Furies [ces déesses vengeresses de l'Antiquité romaine, les Erynies chez les Grecs (NDLT)] ce qui l'a conduit à sa propre chute. D'une importance toute particulière a été son mépris des ordres de Sir Miles Lampson, ambassadeur de Londres au Caire de 1933 à 1946. « La guerre Farouk-Lampson est ... plus importante dans l'histoire moderne de l'Egypte que la Seconde Guerre mondiale; elle a certainement fait fondamentalement plus de mal.» Stadiem soutient que Farouk (qu'il nomme «le Nijinsky [danseur et chorégraphe russe d'origine polonaise (1889-1950) (NDLT)] du ballet totalement fou de la politique égyptienne») a bien failli devenir un grand souverain; c'est dans le fait d'avoir raté cela de peu que réside sa tragédie.