D'abord publiée en 1984, l'étude d'Ovendale a fait l'objet de sept tirages et paraît maintenant dans une seconde édition mise à jour ; c'est donc une source majeure d'information sur le conflit israélo-arabe. (Soit dit en passant, l'étude est mal nommée, portant plus sur les guerres elles-mêmes que sur leurs origines.) Dommage, car il s'agit d'un travail excentrique et partial.
Selon le point de vue d'Ovendale, «les guerres israélo-arabes ont résulté de grandes, puis supergrandes, politiques." Il accuse Londres et Washington, principalement, Paris et Moscou secondairement. Il trouve l'influence américaine partout: «Ce furent les États-Unis qui ont engendré Israël.» Les citoyens américains s'engagèrent dans un «chantage» pour gagner le soutien des Nations Unies pour la partition en 1947. Cette compréhension bizarre du conflit israélo-arabe amène l'auteur à consacrer plus d'espace pour la formation de l'opinion américaine que pour les accumulations d'armes dans le Moyen-Orient. En bref les missiles ont pour lui moins d'importance que les films. Le cinéma offre à Ovendale l'occasion de présenter d'autres points de vue bizarres. Il cite «le lauréat»(The Graduate) (oui, le film de Dustin Hoffman) comme preuve que les Juifs avaient dans les années 1960 été absorbés dans quelque chose qu'il appelle «une culture américaine à trait d'union» [pour les Américains dont l'identité se définit par un mot composé séparé par un trait d'union, dont le premier terme rappelle l'origine, par exemple ici « israélo-américain »(NDLT)] Fascinant, bien sûr, mais qu'est-ce que cela a à voir avec les origines de guerres israélo-arabes? Dans la section sur l'éloignement de Gamal Abdel Nasser de l'opinion occidentale, il discute de la façon dont les films font le portrait des homosexuels dans l'Allemagne nazie; pour une raison quelconque, il pense que l'absence de longs métrages sur ce sujet a aidé l'image d'Israël en Occident vis-à-vis des Arabes. Excentrique est un terme léger pour décrire l'esprit de Ovendale.