De tous les livres que nul n'est en mesure d'écrire, ceux sur les nations et le caractère national sont les plus impossibles.
- Jacques Barzun (1943) [1]
À l'image d'une peinture impressionniste, le caractère national apparaît lorsqu'un groupe de compatriotes est vu à une distance appropriée.
- Don Martindale (1967) [2]
Les gens éclairés parmi l'intelligentsia d'aujourd'hui dédaignent l'idée même qu'il existe une chose telle que le « caractère national ».
- Thomas Sowell (2009) [3]
Les stéréotypes sur le caractère national – une généralisation sur les qualités persistantes d'un groupe ethnique – semblent s'apparenter à des bavardages oiseux lors de réceptions festives, à des observations d'hôteliers amers ou encore à des impressions superficielles de voyageurs. Or, c'est bien plus que cela. Une longue et impressionnante tradition d'élites politiques, d'intellectuels et de spécialistes des sciences sociales s'est en effet prononcée sur ce sujet.
Il s'agit entre autres de dirigeants politiques des États-Unis (Theodore Roosevelt) [4], du Royaume-Uni (Stanley Baldwin, John Major, David Cameron) [5], de la France (Georges Clemenceau) [6], de l'Allemagne (Otto von Bismarck, Adolf Hitler) [7], de l'Inde (Narendra Modi) [8], de la Chine (Hu Jintao) [9], de l'Indonésie (Joko Widodo) [10] et du Japon (Tsutomu Hata) [11]. Le caractère national a également été traité par des sommités intellectuelles telles que Theodor W. Adorno [12], Walter Bagehot [13], Lawrence Durrell [14], David Hume [15], T.E. Lawrence [16], Theodor Mommsen [17], Montesquieu [18], John Ruskin [19] et Max Weber [20].
Les spécialistes des sciences sociales ont consacré maints efforts à la recherche, la systématisation et la théorisation de ce sujet rebattu, en particulier les Américains à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Il existe une bibliographie des « principaux écrits des spécialistes des sciences sociales et des historiens sur la culture et la personnalité, le caractère national et le caractère américain » entre 1940 et 1963. Ce document de 17 pages, annotations comprises, énumère les noms de nombreuses personnalités : Daniel Bell, Morroe Berger, Daniel J. Boorstin, Henry Steele Commager, Marcus Cunliffe, Merle Curti, Erich Fromm, Francis LK Hsu, Harold J. Laski, Max Lerner, Seymour Martin Lipset, Talcott Parsons, David Riesman, Walt W. Rostow, Arthur M. Schlesinger, Jr., Edward A. Shils, Melford Spiro, Thorstein Veblen et William H. Whyte, Junior [21].
Bien que la grande entreprise scientifique et sociale du milieu du siècle ait pour l'essentiel échoué, elle mérite d'être examinée de près afin d'apprécier toute la saveur de ses affirmations colorées et typiques ainsi que d'apprendre de ses erreurs. En somme, emportés par l'enthousiasme pour leurs disciplines, les sociologues, anthropologues, psychiatres et autres ont commis l'erreur fondamentale d'ignorer l'évolution dans le temps, c'est-à-dire le rôle de l'histoire.
Avant la Seconde Guerre mondiale
Le fait de donner un caractère national, le plus souvent négatif, à d'autres peuples remonte à très loin dans le temps. Ainsi, Hippocrate attribuait les qualités martiales des Européens à leur climat [22] et le prêtre égyptien Manetho était l'un des premiers antisémites. Plus généralement, les anciens Grecs ont développé le concept de nomos, c'est-à-dire les conventions, règles et coutumes que les gens tiennent pour acquises. Au Moyen Âge, les musulmans parlaient « du Turc lâche, de l'Arabe cupide, du Persan non civilisé ou du Noir coléreux. » [23]
Compte tenu de leur avance saisissante sur le reste du monde à partir d'environ 1700, les Européens et leurs descendants expliquaient leur propre succès par un fatras d'explications autosatisfaites allant de la supériorité de la race caucasienne à la géographie et au climat européens en passant par l'héritage gréco-romain, la religion chrétienne et le nationalisme. Ainsi, en 1742, le philosophe David Hume se lâche avec un mépris condescendant quand il déclare : « Je suis enclin à suspecter les nègres d'être naturellement inférieurs aux blancs. ... les plus grossiers et les plus barbares des blancs ... ont encore quelque chose d'éminent en eux. » [24] Avec le temps, ces notions désinvoltes se sont traduites en théories ambitieuses sur le caractère national consignées dans des ouvrages volumineux et savants. À titre d'exemple, Richard Chenevix (1774-1830), un scientifique de premier plan, a écrit un essai en deux volumes sur le caractère national – Essay upon National Character – dans lequel il consacre 1.121 pages à démontrer que l'Angleterre possède la « civilisation supérieure » la plus élevée au monde, tandis que la France est « la nation qui a conservé la plus grande part de férocité. » [25]
En septembre 2020, à Édimbourg, une citation de David Hume datant de 1742 a été accrochée de manière infamante au cou de la statue du philosophe qui déclarait : « Je suis enclin à suspecter les nègres d'être naturellement inférieurs aux blancs. » |
Au fil du développement des disciplines que sont la sociologie, l'anthropologie et la psychologie, un grand débat s'est organisé autour de la prééminence à accorder soit aux caractéristiques externes (climat, géographie, type de gouvernement, etc.) soit à l'hérédité. La première option, minoritaire, était soutenue par l'historien William Dalton Babington qui affirmait : « Il n'y a pas de vérité dans la théorie ancestrale des caractères nationaux ». [26] C'était également l'avis de Sidney Gulick, professeur américain de théologie vivant au Japon, qui affirmait que « les caractéristiques nationales les plus remarquables sont en grande partie le résultat de conditions sociales particulières, plutôt que d'un caractère national intrinsèque. » [27]
En revanche, la plupart des chercheurs ont conservé de vieilles idées sur le « sang » et les traits raciaux tout en habillant ces analyses d'une nouvelle pseudo-rigueur. Dans son influent The Group Mind, le célèbre psychologue William McDougall, titulaire de la chaire William James de psychologie à l'Université de Harvard, soutenait en 1920 que la race « est d'une importance fondamentale pour déterminer le caractère national » et concluait « sans aucun doute raisonnable qu'il existe entre les races de grandes différences et que celles-ci peuvent être, et dans de nombreux cas ont été, persistantes à travers des milliers de générations. » Il s'est concentré plus particulièrement sur la taille du cerveau et a proposé des généralisations telles que l'attribution à la race noire de « certaines particularités mentales spécifiques ... en particulier la disposition à l'insouciance ainsi qu'une violence émotionnelle et une réactivité sans limite. » [28] Dans une étude parue en 1893 et intitulée National Life and Character que le futur président américain Theodore Roosevelt considérait comme « l'un des livres les plus remarquables du temps », [29] l'historien Charles Pearson s'est appuyé sur le caractère national pour prédire les guerres raciales dans lesquelles les « races inférieures seront prédominantes » par rapport aux « races supérieures ». [30]
L'un des tests originaux des taches d'encre de Rorschach. |
Dans le cas particulier du Japon, les explications raciales ont servi à expliquer à la fois le retard et les progrès. Johannes Justus Rein, professeur allemand de géographie, a trouvé que les Japonais étaient « une race d'enfants inoffensifs, confiants, joyeux et enclins à tout âge aux jeux enfantins, facilement intéressés par tout ce qui est nouveau, allant jusqu'à l'enthousiasme mais rapidement lassés quand ils n'y sont qu'à moitié familiarisés. » [32] Ces idées occidentales ont également convaincu certains Japonais : ayant décelé d'après la forme de la tête que les Occidentaux possédaient un cerveau plus développé, Tetsujiro Inoue, éminent professeur de philosophie, écrivait en 1889 que « les Japonais sont très inférieurs aux Occidentaux en matière d'intelligence, de puissance financière, physique ainsi que pour tout le reste. » [33]
À l'inverse, la race et le caractère national représentaient également des qualités japonaises positives. En 1859, un capitaine et écrivain britannique voyait dans les Japonais « une race très remarquable » et déclarait qu'il « était impossible de ne pas reconnaître dans leur couleur, leurs traits, leurs vêtements et leurs coutumes, la souche sémitique d'où ils devaient être issus ». Il concluait en prédisant leur succès futur. [34] En 1905, Gulick affirmait que les Japonais avaient prouvé « l'insuffisance de la théorie physiologique du caractère national ». Quelle preuve avançait-il ? « Si un Oriental avait été nécessairement et immuablement Oriental, il aurait été impossible pour le Japon d'établir un contact aussi proche et étroit avec l'Occident. » Il continuait en prédisant que « le Japon a un brillant avenir devant lui, en raison ... de son caractère national. » [35] En 1915, le sociologue Thorstein Veblen écrivait que les Japonais se débrouillaient si bien grâce à « un parallélisme [avec les Occidentaux] dans la composition raciale. » [36] Encore une fois, cette appréciation a eu un impact sur les Japonais. En 1909, le polymathe Inazō Nitobe écrivait que « dans la faculté réceptive de la race japonaise, il doit y avoir quelque chose qui la rapproche des races européennes. Est-ce dû au sang aryen qui nous est peut-être parvenu par les Hindous, comme ... démontré par des preuves craniologiques? » [37]
Les romantiques et les nationalistes allemands ont examiné leur propre Volksgeist (esprit national) et celui des autres de manière systématique, dans l'espoir d'en faire une science exacte capable de discerner les attributs spécifiques à une nation. Parmi les personnalités éminentes de cette entreprise figuraient des sommités telles que Johann Gottfried von Herder (1744-1803), Alexander von Humboldt (1769-1859) et les cofondateurs de la psychologie des peuples (Völkerpsychologie), Heymann Steinthal (1823‑1899) et Moritz Lazarus (1824-1903). Au fil du temps, les universitaires allemands ont promu l'idée de la nation conçue comme un ensemble mystiquement uni à un héritage racial partagé. Au milieu de la Première Guerre mondiale, le fondateur de la psychologie, Wilhelm Wundt, a écrit un livre qui soutenait que le caractère national ressortait plus clairement en temps de guerre qu'en temps de paix. [38]
Inspirés par l'idéologie nazie, les sociologues allemands ont développé une vaste pseudoscience basée sur les caractéristiques raciales. L'éminent psychologue Erich R. Jaensch a utilisé son prestige, son pouvoir et les résultats de ses recherches sur la vision et la mémoire pour élaborer des types biopsychologiques et une prétendue base scientifique de l'infériorité de la race juive [39], gagnant ainsi la faveur d'Hitler. L'anthropologue Margaret Mead observe que le régime nazi a même fait « une tentative systématique de modifier le caractère national [allemand] ». [40] Les tentatives allemandes ont imprégné le concept de caractère national de ce que le sociologue autrichien Frederick Hertz appelait « une nouvelle et sinistre signification. » [41]
Seconde Guerre mondiale – Études
John Stuart Mill (1806-1873). |
Ils visaient haut en termes d'influence. Dans un éditorial de 1941, la revue britannique Nature expliquait :
Pour l'homme d'État qui doit gérer les grandes questions de politique pour l'avenir, les caractéristiques durables du caractère national et les tendances de son développement sont tout aussi importantes. Pour les sciences sociales, c'est une tâche des plus importantes que de contribuer à la pleine compréhension du caractère, de l'esprit et des intérêts dominants des nations qui se font la guerre et avec lesquelles il faut reconstituer un ordre international. [44]
En outre, les universitaires alliés cherchaient à comprendre leurs propres populations, à tendre la main à des amis en territoire ennemi, à améliorer les relations avec les alliés et à fournir des lignes directrices aux forces d'occupation. [45] Un auteur de Science News espérait même que les études sur le caractère national pourraient éviter « ces malentendus et ces interprétations erronées qui peuvent conduire à la guerre ». [46]
Tenant compte de ces offres d'aide, le gouvernement américain a fait appel aux services d'universitaires renommés pour comprendre l'Axe, en particulier le Japon. L'Office of War Information et d'autres agences du gouvernement américain ont invité d'éminents anthropologues et psychologues à répondre à leurs questions que l'anthropologue Ruth Benedict, rapporte comme suit :
La capitulation [des Japonais] est-elle possible sans invasion ? Faut-il bombarder le palais impérial ? Que peut-on attendre des prisonniers de guerre japonais ? Que devrions-nous dire dans notre propagande aux troupes japonaises et à la nation japonaise qui puisse épargner des vies américaines et diminuer la détermination japonaise à se battre jusqu'au dernier homme ? ... Une fois la paix installée, le peuple japonais aura-t-il perpétuellement besoin d'une loi martiale pour le maintien de l'ordre ? Notre armée devrait-elle se préparer à combattre des ennemis prêts à tout dans les montagnes du Japon ? Faut-il qu'il y ait au Japon une révolution du style de la Révolution française ou de la Révolution russe pour que la paix internationale soit possible ? Qui la dirigerait ? L'alternative est-elle l'éradication des Japonais ? [47]
Il convient de noter en particulier l'entreprise appelée « travail de terrain à distance » dans les pays où on ne pouvait entrer. Les anthropologues, dont les recherches habituelles se concentraient sur les sociétés à petite échelle, mettaient l'accent sur les caractéristiques de la vie sociale – notamment les liens de parenté, les relations familiales et les croyances communautaires. Les psychologues accordaient une grande importance aux concepts freudiens de personnalité, de pratiques d'éducation de l'enfance et de sexualité. S'ils reconnaissaient pleinement que les sociétés birmane, allemande, japonaise, roumaine et thaïlandaise différaient profondément des petites sociétés du Pacifique Sud ou d'Afrique qu'ils avaient étudiées (ce qui rendait ces anthropologues réticents à toute généralisation), certaines orientations professionnelles se perpétuaient.
Geoffrey Gorer (1905-85). |
Tout d'abord, il soutenait que « l'éducation drastique à la propreté » était à la base du système de valeurs. Cela expliquait pourquoi les Japonais n'ont pas le sens des absolus moraux et se soucient moins du bien et du mal que de faire ce qu'il faut quand il faut. Cela expliquait également « le contraste saisissant entre d'une part, la douceur omniprésente dans la vie quotidienne au Japon ... et d'autre part, la brutalité et le sadisme accablants des Japonais en guerre ». Cela conduit à une préoccupation rituelle favorisant la compulsion voire la névrose qui, à leur tour, expliquaient la nature déséquilibrée de la société japonaise. Et parce que l'obsession mène à l'agressivité, les Japonais ont parfois besoin d'exprimer leurs pulsions dangereuses au moyen d'aventures à l'étranger.
Deuxièmement, Gorer affirmait que les fils sont soumis à leurs pères mais dominent leurs mères. Ce souvenir amène les dirigeants japonais à considérer les autres États soit comme masculins soit comme féminins, les premiers étant respectés, les seconds méprisés. En réalité, Gorer comparait le sac de Manille par les Japonais à un « garçon en colère » qui veut « détruire la coiffure de sa mère et casser ses précieuses épingles ».
Troisièmement, il accordait une grande importance à l'habitude japonaise de se moquer des enfants pour les inciter à bien se tenir, une attitude qui conduit les Japonais à se sentir en danger « à moins que l'environnement dans son ensemble ne soit compris et autant que possible contrôlé ». De là, il n'y a qu'un pas vers la domination mondiale. « Les Japonais ne peuvent jamais se sentir en sécurité à moins que, comme l'ont proposé certains de leurs orateurs militaires les plus pompeux, le Mikado ne gouverne la terre entière. »
Les sauts étonnants de Gorer de l'enfant à l'adulte et de la maison à la sphère politique ont inspiré une abondante littérature.
La Barre constatait que « la sévérité ou la cruauté » employée dans l'apprentissage de la propreté des enfants fait que les Japonais sont « probablement le peuple le plus compulsif du musée ethnologique mondial ». En effet, toute la personnalité japonaise « est façonnée par la lutte et les réactions » face à l'entraînement exigeant qui accompagne un « conditionnement culturellement coloré des sphincters ». Plus précisément, l'accent mis sur la préservation de la « face » conduit les Japonais à s'engager dans une agression de manière subreptice, ce qui peut expliquer l'attitude japonaise à Pearl Harbor. Les relations entre les sexes ont également une incidence directe sur la politique internationale, car « la domination constante et aisément brutale de l'homme sur la femme au Japon, comme en Allemagne, a une influence directe sur leurs attitudes envers les peuples plus faibles et donc 'inférieurs' ». La Barre a même soutenu que « les Américains doivent modifier le système social japonais avec beaucoup de rigueur, de certitude et de minutie ». [49]
Couverture de l'ouvrage de Ruth Benedict, The Chrysanthemum and the Sword (1946). |
Seconde Guerre mondiale – Recommandations politiques
Ces analyses ont touché une corde sensible et ont donc été largement (et grossièrement) diffusées. Un rapport préparé en 1944 pour le général Douglas MacArthur soutenait que la petite taille physique des Japonais expliquait leur agressivité : « Dans tous les sens du terme, les Japonais sont de petites personnes. Certains observateurs affirment qu'il n'y aurait pas eu Pearl Harbor si les Japonais avaient mesuré trois pouces de plus. » [51] MacArthur lui-même décrivait la mentalité nationale japonaise comme celle d'un « enfant de douze ans » [52] et proclamait que son objectif au Japon était de « remodeler le caractère national et individuel ». [53]
À une exception près, les recommandations politiques issues de cette analyse se sont révélées médiocres. En particulier, les spécialistes du caractère national prédisaient que les Japonais et les Allemands devraient, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, subir de profonds changements avant de pouvoir assimiler les voies démocratiques. En 1946, l'anthropologue Douglas G. Haring écrivait à propos du Japon que la démocratie « ne peut être créée par décret au sein d'un peuple dont les sentiments les plus profonds vont à l'encontre de la tradition démocratique. Ce n'est qu'en modifiant les modèles d'expérience sociale dans l'enfance qu'une société peut subir une réforme permanente, soit vers la démocratie soit vers l'autocratie. » [54] Mais au moment où Haring écrivait ces lignes, MacArthur réussissait pourtant à imposer la démocratie au Japon par décret – et sans se mêler des pratiques d'éducation des enfants du pays.
Dans un éditorial de 1941, la revue britannique Nature tirait des conclusions pessimistes sur l'Allemagne. Au motif que « il n'y a pas eu beaucoup de générations d'enfants [allemands] ayant grandi pendant des périodes où les idéaux de coopération démocratique avaient cours parmi la population adulte », il était peu probable que l'Allemagne d'après-guerre se démarque des horreurs qu'elle avait commises pendant la guerre. [55] En 1942, Morris Ginsberg abondait dans ce sens quand il écrivait que
le besoin d'autorité est profondément enraciné dans la société allemande et la relation d'inférieur à supérieur imprègne toutes les sphères d'activité. Une période prolongée d'éducation à d'autres formes d'organisation sera donc nécessaire avant que les Allemands soient amenés à abandonner les formes d'ordre reposant sur l'autorité et la subordination hiérarchique. [56]
En 1943, Richard Brickner a établi sur le caractère national allemand un diagnostic qui l'a conduit à prescrire des mesures draconiennes à l'Allemagne d'après-guerre, comme le fait de permettre aux couples de se marier à condition qu'ils acceptent que le gouvernement élève leurs enfants. [57] Après la fin de la guerre et le début du gouvernement militaire américain, Bertram Schaffner, qui avait participé aux procès de Nuremberg et travaillé sur la dénazification, s'inquiétait du fait que même les Allemands antinazis « ne sont pas conscients de ces facteurs individuels et familiaux allemands qui, précisément, favorisent l'autoritarisme, l'intolérance, la méfiance, l'agressivité et la rigidité de leur comportement national. » Il prônait une occupation de longue durée et plaidait non pas seulement pour une réforme idéologique et institutionnelle, mais pour une refonte des « relations interpersonnelles et de la vie familiale ». [58]
En réalité, les Allemands n'ont pas eu besoin d'une « période prolongée d'éducation » ou d'éducation des enfants par le gouvernement avant de devenir démocratiques. Les élections au Bundestag se sont déroulées avec succès quatre ans seulement après la chute du régime nazi.
Parmi les recommandations politiques basées sur le caractère national faites par les spécialistes des sciences sociales, il y en a une qui s'est avérée positive. Comme l'explique John Dower, ils ont appelé les Alliés à « s'abstenir d'attaquer l'empereur et l'institution impériale, symboles par excellence » de la culture japonaise. Même ici, cependant, Dower constate que l'argument des universitaires « a eu un impact négligeable sur l'élaboration de la politique de guerre alliée », ce qui en réduit plutôt l'importance. [59] En bref, des employés du gouvernement à la tête dure ont pris de bonnes décisions sans être influencés par les analyses erronées des spécialistes en sciences sociales.
Seconde Guerre mondiale – Critique
Au début, même les critiques de l'analyse Gorer-La Barre-Benedict avaient tendance à accepter leur approche générale. L'anthropologue John F. Embree ergotait sur les détails [60] et le psychologue Fred N. Kerlinger, tout en les critiquant sans ménagement (« indéfendable », « erreurs et préjugés graves »), concluait « qu'il y a beaucoup de bonnes choses dans leur travail ». [61] Dans l'immédiat après-guerre, cependant, les études réductrices de la Seconde Guerre mondiale, ou ce que Clyde Kluckhohn appelait « l'interprétation de l'histoire par Papier Scottex », [62] ont été discréditées, désavouées et parfois moquées.
En 1945, Embree observait que les Japonais ont utilisé à peu près les mêmes techniques d'apprentissage de la propreté pendant deux siècles de paix. [63] En 1946, Hamilton Fyfe, antisémite et sympathisant communiste, a écrit un livre entier pour prouver que « le caractère national est une illusion qui fait beaucoup de tort dans le monde ». [64] En 1947, Haring écrivait que « "le caractère national" a fourni un terrain de chasse idéal aux sentimentalistes, aux démagogues et aux collectionneurs de curiosités tout en faisant prendre du retard à la recherche scientifique. »
L'année 1951 a vu une explosion de critiques : Bertram Wolfe, spécialiste de la Russie, se moquait des thèses sur la puériculture : « en moins de temps qu'il faut pour désemmailloter un bébé ou changer ses couches, on peut dire à MacArthur comment administrer le Japon, à Truman comment traiter avec la Russie, et à [l'administrateur de l'Allemagne occupée par les Alliés John] McCloy comment gérer tous les problèmes de la pensée et des institutions allemandes. » [66] Le psychologue Maurice Farber dénigrait les études réalisées en temps de guerre comme les « produits d'une méthodologie impressionniste, essentiellement aléatoire. » [67] L'anthropologue Ralph Linton constatait que « les études récentes n'ont ni plus ni moins de prétention à l'exactitude scientifique que les écrits de Tocqueville ou de Charles Dickens » [68] et Haring trouvait qu'ils « confinent au fantastique ». [69] Le sociologue Morroe Berger disait en guise d'avertissement que « les anthropologues, les sociologues et les psychologues ... doivent apprendre à éviter les analogies faciles entre le comportement au niveau individuel et au niveau national ». [70]
Deux ans plus tard, l'anthropologue David Mandelbaum déclarait que les études sur le caractère national « en sont encore à leurs premiers balbutiements et tâtonnements ». [71] En 1954, l'historien David Potter observait que « le concept [de caractère national] a pris un sérieux coup voire est complètement discrédité. » [72] L'ombre terrible des études nazies a discrédité un peu plus l'idée de caractère national, ce qui a fait dire au journaliste Milton Mayer dans un livre influent paru en 1955 que « une chose telle que le caractère national existe bel et bien, même si ce sont les nazis qui le disaient. » [73] Dans les années 1960, la situation a empiré lorsque la quasi-absence de femmes, de Noirs et d'autres minorités dans la discussion sur le caractère national en a offensé plus d'un. Ainsi en 1967, E. Adamson Hoebel observait que le caractère national avait « perdu de sa saveur » pour les anthropologues, la plupart d'entre eux le considérant désormais comme « un domaine sclérosé et peu prometteur ». [74]
D'autres trouvaient le concept tout simplement inutile. En 1979, le spécialiste du Japon Ezra F. Vogel estimait nécessaire de rejeter l'approche du caractère national pour pouvoir comprendre le Japon : « Le succès japonais a moins à voir avec les traits de caractère traditionnels qu'avec des structures organisationnelles spécifiques, des programmes politiques et une planification consciente. » [75] En 1980, l'anthropologue Peter T. Suzuki [76] éreintait la médiocrité méthodologique et les conclusions superficielles de l'étude réalisée par La Barre en 1945 sur le caractère national japonais et menée dans un camp d'internement de l'Utah. [77] La même année, l'historien Richard Minear généralisait le propos en disant que « les déclarations sur le caractère national [sont] intrinsèquement dangereuses. » [78] Dans un livre sur le caractère national, le psychologue Dean Peabody écrivait que « rarement dans l'histoire intellectuelle, on a vu autant d'arguments médiocres fondés sur si peu de preuves pertinentes ». [79] En 1988, le psychologue social Hiroshi Minami critiquait Benedict pour avoir écrit un livre « trop statique et anhistorique pour saisir la véritable dynamique de la psychologie sociale japonaise. » [80]
Dans un livre de 2001 sur le caractère national américain, l'analyste jungien Michael Gellert reconnaissait que « la notion de caractère national est l'une des plus vagues et des plus mystérieuses de l'histoire des idées ». [81] En 2006, Robert R. McCrae et Antonio Terracciano passaient en revue les profils de personnalité de 51 pays et en ont conclu que « les perceptions du caractère national sont des stéréotypes sans fondement ». [82] Dans le Psychology Dictionary publié en 2013, l'entrée « caractère national » définissait celui-ci comme « constitué principalement de stéréotypes rarement exacts ». [83] En 2016, Charles Hill de la Hoover Institution dédaignait l'étude du caractère national et observait que « reconnu naguère comme élémentaire » le sujet était désormais « tapi quelque part entre l'insensibilité déplaisante et l'arrogance inadmissible. » [84]
Après la Seconde Guerre mondiale – Études
Malgré cette volée de critiques, « l'étude du caractère national fut un élément central de l'histoire intellectuelle après la Seconde Guerre mondiale. Ce fut un projet impliquant toutes les branches des sciences sociales – histoire, psychologie, sociologie, anthropologie, économie et science politique. » [85] En 1951, Berger exprimait encore l'espoir de voir « le développement d'une formidable science du caractère national. » [86] Entre 1945 et 1955, des anthropologues publiaient des livres sur, entre autres, le caractère national des Américains [87], des Brésiliens [88], des Chinois [89], des Anglais [90], des Allemands [91] et des Russes. [92]
Ces travaux répondaient à diverses exigences : la distinction entre le caractère national et les stéréotypes nationaux [93], l'élaboration des politiques d'occupation en Allemagne et au Japon ainsi que le développement d'une politique et d'une stratégie militaires [94]. Les psychanalystes ont continué à mettre des pays entiers sur le divan. Ainsi en 1950, Henry V. Dicks découvrait que l'Allemand typique avait «une structure de caractère ambivalente et compulsive mettant l'accent sur une conformité de soumission / domination, un fort contre-investissement des vertus du devoir, du 'contrôle' par soi-même, particulièrement étayé par une reprojection des symboles du surmoi. » [95] En 1967, l'American Academy of Political and Social Science consacrait un numéro de The Annals au « Caractère national dans la perspective des sciences sociales », édité par l'éminent sociologue Don Martindale.
En 1967, l'American Academy of Political and Social Science consacrait un numéro de The Annals au « Caractère national dans la perspective des sciences sociales ». |
Le débat reste vif et l'intérêt prononcé. JSTOR, la bibliothèque numérique de près de 2000 revues universitaires et autres documents, répertorie plus de 42.000 articles incluant l'expression « caractère national ». [106] L'entrée sur le caractère national de l'International Encyclopedia of the Social Sciences a été vue plus de 2,5 millions de fois. [107] Toujours sur le même sujet, le Google Ngram qui documente le pourcentage de livres dans lesquels apparaît un mot ou une phrase, montre un niveau faible de 1800 à 1925, puis un pic dix fois plus élevé en 1955-1965, suivi d'une baisse, légère seulement, depuis lors. [108 ]
Le Ngram de Google mesure la fréquence à laquelle un mot ou un terme apparaît chaque année dans les livres. On notera la hausse spectaculaire avec la Seconde Guerre mondiale et la baisse, légère seulement, depuis lors. |
La discussion sur le caractère national conserve aujourd'hui bon nombre des spécificités des recherches antérieures : alors que les théories fantaisistes ont pour la plupart disparu, que les esprits les plus imposants se sont retirés depuis longtemps et que les investigations se limitent au champ académique, le concept fait toujours écho à la grande portée de ces traditions. Passant en revue le travail de « l'École du caractère national », l'anthropologue Sujay Rao Mandavilli conclut que tout cela a laissé une « marque indélébile » sur l'anthropologie sociale et culturelle. [109]
Conclusion : la nécessité de l'Histoire
Que penser de la grande expérience du milieu du XXe siècle visant à faire du caractère national un sujet d'analyse objective ? De brillants spécialistes ont proposé des idées originales, captivantes et clairement exprimées. [110] Malheureusement, il est une dimension cruciale que les sociologues ont largement ignorée à savoir la dimension historique. Cette absence a porté atteinte à l'utilité de leur travail.
Dit plus clairement, le caractère national immuable ne peut pas expliquer le changement au fil du temps. Même si l'on accepte les théories sur l'éducation des enfants au Japon et en Russie, celles-ci ne peuvent rendre compte de l'agressivité des régimes de ces pays à un moment donné de leur histoire. Selon les mots de Farber : « Aucune clé de l'histoire... ne peut être fournie par une méthode qui, dans son essence, est anti-historique. » [111] Des spécialistes des sciences sociales trop confiants ont ignoré cette règle et essayé d'expliquer les développements historiques sans se référer à l'histoire. Dans leur forme la plus absurde, la connaissance des pratiques d'apprentissage de la propreté d'une part, évitait de comprendre l'histoire japonaise et l'étude de l'emmaillotement des nourrissons d'autre part, revenait à ignorer l'évolution de la Russie. Les structures sociales ont été créées pour remplacer toutes les autres forces causales, y compris la personnalité individuelle, les luttes intestines bureaucratiques, l'idéologie politique, l'élan religieux et les intérêts économiques.
« D'un coup de baguette », écrit Minear, « l'anthropologue fait disparaître la réalité historique pour ne laisser que l'analyse psychoculturelle ». Minear poursuit en se concentrant sur l'effort de compréhension des actions japonaises
au temps de la guerre, les chercheurs étaient des anthropologues et non des historiens. Pourtant, ils se posaient avec assurance des questions devant lesquelles la plupart des historiens auraient reculé. ... au temps de la guerre, les chercheurs sur le caractère national japonais étaient de piètres historiens. Ils étaient insensibles au cadre historique dans lequel ils travaillaient et dont ils essayaient d'abstraire le caractère national japonais. Qui plus est, la plupart d'entre eux en sont venus à voir leurs analyses du caractère national japonais comme une explication de l'histoire japonaise, une réponse à des questions comme celles de savoir pourquoi le Japon a envahi la Chine et attaqué les États-Unis. ... ils ont vu un lien direct entre le caractère national japonais et la politique étrangère japonaise, un lien qui les a dispensés de tout besoin d'examiner le cadre historique réel des années 1930.
Minear poursuit en faisant spécifiquement référence à l'ouvrage de Benedict, Chrysanthemum and the Sword [Le chrysanthème et l'épée] : « Et si les causes de la guerre étaient impériales ou économiques plutôt que culturelles ? Ce sont là des pistes que Benedict ne prend pas sérieusement en considération. En fin de compte, la description qu'elle fait du caractère japonais, d'une teneur historique très forte, devient une explication de l'histoire par le caractère. ... L'analyse de Benedict a ainsi isolé le comportement japonais de son contexte historique. » [112]
La notion de « science sociale » implique la possibilité d'étudier l'humanité comme on étudierait des amibes ou des astéroïdes. La brève mais intense incursion scientifique dans le monde opaque du caractère national montre toutes les limites des méthodes scientifiques et « anhistoriques » [113] lorsque celles-ci sont appliquées aux êtres humains. Comme toujours, l'approche historique se révèle nécessaire. Selon les termes de Jacques Barzun : « la forme requise pour donner une explication à propos d'un peuple est la forme historique. Ne décrivez pas ! Dites-nous ce qui s'est passé, qui était là et qui a dit quoi. » [114]
Certains spécialistes des sciences sociales ont reconnu leurs erreurs. Déjà en 1944, le psychologue Otto Klineberg reconnaissait en le regrettant que l'étude de l'histoire « est une condition préalable absolue pour se faire une image complète. Sans elle, nous commettrons erreur sur erreur. » [115] En 1953, l'anthropologue Haring admettait que le caractère national japonais devait être considéré à la lumière des développements historiques, dénonçant ainsi implicitement ses écrits antérieurs (en particulier l'article publié en 1946, "Aspects of Personal Character in Japan"). [116]
Si les spécialistes des sciences sociales venaient à reprendre sérieusement ce sujet – et ils le pourraient, car, comme l'observe le sociologue Don Martindale, « ils ont à leur disposition un riche héritage de notions et d'observations sur le caractère national » [117] – ils devraient tirer les enseignements de l'échec des grandes études sur le caractère national et, à l'avenir, placer l'histoire au centre de leurs recherches.
Ce faisant, ils se retrouveront en bonne compagnie. L'historien David Potter rapporte que « Parmi les auteurs américains les plus éminents en matière historique, il n'y en pas un qui n'invoque pas, occasionnellement ou constamment, explicitement ou implicitement, l'idée du caractère national américain. » Potter observe que pour les historiens nationalistes en général, « le concept de caractère national est devenu ... la seule hypothèse historique dominante à avoir imprégné le traitement de la matière dans son ensemble », tout en admettant qu'ils ne font pas grand-chose pour clarifier le concept. En effet, il est l'un des rares historiens à intégrer dans son œuvre la recherche sur le caractère national, une étude du caractère américain. Dans une revue historique spécialisée, il en trouve la clé non pas dans les catégories habituelles de l'individualisme ou du conformisme, mais dans un engagement singulier pour l'égalité. [119]
En conclusion, il existe bel et bien des éléments de base pour une recherche sérieuse sur le caractère national.
Daniel Pipes est président du Middle East Forum et fondateur de Campus Watch : DanielPipes.org, @DanielPipes, daniel.pipes@gmail.com. Il a un Bachelor of Arts et un doctorat en histoire, tous deux obtenus à Harvard. Son dernier article pour Academic Questions, « The Wreckage of Endowed Chairs », est paru dans le numéro d'automne 2021 de la revue.
Annexe : définitions
Le caractère national a été défini par une série d'éminents auteurs dont voici une liste non exhaustive. Les mots clés apparaissent en caractères gras :
- Gordon Allport : « en dépit des différences ethniques, raciales, religieuses ou individuelles qui les séparent, les membres d'une nation se ressemblent quant à certains modèles fondamentaux de croyance et de conduite, davantage qu'ils ne ressemblent aux membres d'autres nations. » [120]
- Jahangir Amuzegar : « si une majorité de personnes présentent régulièrement certains modèles d'attitudes et de comportements qu'on ne trouve pas aussi couramment ou aussi fréquemment ailleurs, on peut dire qu'elles possèdent un caractère national spécifique. » [121]
- Ernest Barker : il s'agit de « la somme des tendances acquises construites par ses dirigeants dans toutes les sphères de son activité, avec le consentement et la coopération – active dans certains cas et plus ou moins passive dans d'autres – de la communauté en général. » [122]
- Morroe Berger : « malgré les différences admises entre eux, les membres d'une nation se ressemblent dans certains modèles basiques de comportement et de croyance ... plus qu'ils ne ressemblent aux membres d'autres nations. » [123]
- Richard Chenevix : il s'agit de la somme des « traits saillants et dominants par lesquels se distingue cette nation ». [124]
- Henry V. Dicks : « la régularité au sens large et fréquemment récurrente de certains traits majeurs de comportement et de motivations d'un groupe ethnique ou culturel donné. » [125]
- Morris Ginsberg : « des différences dans certains traits ou peut-être des types dans différents groupes. » [126]
- Geoffrey Gorer : « Le caractère national est une tentative d'isoler et d'identifier... des motifs, des valeurs et des prédispositions partagés. » [127]
- Sania Hamady : « Il représente un dénominateur commun de caractéristiques comportant des variantes individuelles dans des directions et à des degrés différents. » [128]
- Vidya Hattangadi : « caractéristiques et modèles de personnalité archétypaux parmi les membres adultes d'une société. » [129]
- Frederick Hertz : « l'ensemble des coutumes, habitudes et croyances répandues dans une nation. » [130]
- Alex Inkeles et Daniel J. Levinson : ce sont « les caractéristiques et modèles de personnalité relativement durables et modaux parmi les membres adultes de la société. » [131]
- Alex Inkeles : « les dispositions construites dans les personnalités des individus qui composent une société » ; le caractère national est « la somme de telles qualités à travers les individus qui composent la population d'une nation. » [132]
- Hans Kohn : « La vie sur un territoire commun, soumise aux mêmes influences de la nature et ... de l'histoire et des systèmes juridiques, produit certaines attitudes et traits communs, souvent appelés caractère national. » [133]
- Don Martindale : « Les caractéristiques nationales sont une catégorie de traits que les individus se mettent à afficher au sein de groupes nationaux. » [134]
- John Stuart Mill : C'est « le caractère, c'est-à-dire les opinions, les sentiments et les habitudes des personnes. » [135]
- Raphael Patai : c'est « la somme totale des motivations, des traits, des croyances et des valeurs partagées par la pluralité au sein d'une population nationale. » [136]
- Richard Pipes : il « représente l'esprit non pas d'une nation entière, mais seulement de ce groupe social qui, à un moment donné, arrive à contrôler les instruments du pouvoir et les organes de l'opinion. » [137]
[1] Jacques Barzun, « The English », The Nation, 14 août 1943, p. 188.
[2] Don Martindale, "The Sociology of National Character", The Annals of the American Academy of Political and Social Science, 370 (1967): 31.
[3] Thomas Sowell, "The Character of Nations", National Review, 10 juin 2009.
[4] Theodore Roosevelt, "National Life and Character", The Sewanee Review, mai 1894.
[5] Stanley Baldwin, "What England Means to Me", discours à la Royal Society of St George, 6 mai 1924. Baldwin a également écrit un livre sur le sujet : The Englishman (Londres : Longmans Green & Co., 1940). « Mr Major's Speech to Conservative Group for Europe », johnmajorarchive.org, 22 avril 1993, consulté le 12 décembre 2020. David Cameron, « Speech to the Foreign Policy Center Thinktank », The Guardian, 24 août 2005.
[6] John Maynard Keynes, The Economic Consequences of the Peace (Londres, MacMillan, 1919), p. 29; cité dans un mémorandum secret de Martin Bormann, 2 octobre 1940, publié dans les Actes du procès de Nuremberg, vol. 7, 9 février 1946.
[7] Cité dans Alfred Fouillée, Esquisse psychologique des peuples européens (Paris, Félix Alcan, 1903), p. I. Cité dans un mémorandum secret de Martin Bormann, 2 octobre 1940, publié dans les Actes du procès de Nuremberg, vol. 7, 9 février 1946.
[8] "Nation Building Should Become a National Movement: Modi on Teachers' Day", India Today, 5 septembre 2014.
[9] Ambassade de la République populaire de Chine aux États-Unis d'Amérique, « Full text of Hu Jintao's report at 18th Party Congress », 27 novembre 2012.
[10] Sri Lestari, "Who are Indonesia's Election Rivals?", BBC Indonesian, 22 juillet 2014.
[11] Associated Press, 17 décembre 1987.
[12] Theodor W. Adorno et. al., The Authoritarian Personality (New York: Harper & Bros., 1950).
[13] Walter Bagehot, Physics and Politics (1872) dans The Works and Life of Walter Bagehot, éd. Mme Russell Barrington (Londres, Longmans, Green, and Co., 1915), vol. 8.
[14] Lawrence Durrell, "Landscape and Character", The New York Times Magazine, 12 juin 1960.
[15] David Hume, « Of National Characters », The Philosophical Works (Édimbourg, Black and Tait, 1826), vol. 3.
[16] T. E. Lawrence, Seven Pillars of Wisdom: A Triumph (Garden City, N.Y., Doubleday, Doran & Company, 1935), p. 38.
[17] Theodor Mommsen, The History of Rome, traduit par William Purdie Dickson, livre 1, p. 291.
[18] Montesquieu, « Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères » (1743), in Mélanges inédits de Montesquieu (Bordeaux, G. Gounouilhou, J. Rouam et Cie, 1892), pp. 107-148.
[19] John Ruskin, The Poetry of Architecture: Or, The Architecture of the Nations of Europe Considered in Its Association with Natural Scenery and National Character (Londres, George Allen, 1893).
[20] Max Weber, "The Junkers and German National Character," in From Max Weber: Essays in Sociology, traduit par Hans Gerth et C. Wright Mills (New York, Oxford University Press, 1958), p. 386-395.
[21] Michael McGiffert, "Selected Writings on American National Character," American Quarterly, 15 (1963), 271-288.
[22] Hippocrate, De aere aquis et locis, éd. W. H. S. Jones (Cambridge, Harvard University Press, 1962-69), partie 16, XVI.
[23] Tel que paraphrasé par Ulrich Haarmann, "Ideology and History, Identity and Alterity: The Arab Image of the Turk from the 'Abbasids to Modern Egypt", International Journal of Middle East Studies 20 (1988), 177.
[24] Hume, "Of National Characters", vol. 3, p. 236.
[25] Richard Chenevix, An Essay on National Character: Being an Inquiry into Some of' the Principal Causes Which Contribute to Form and Modify the Characters of Nations in the State of Civilization (Londres, James Duncan, 1832), vol 2, p. 216 ; vol. 1, p. 190.
[26] William Dalton Babington, Fallacies of Race Theories as Applied to National Characteristics (Londres, Longmans, Green, 1895), p. 11.
[27] Sidney Lewis Gulick, Evolution of the Japanese: A Study of Their Features in Relation to the Principles of Social and Psychic Development (New York, F. H. Revell, 1905), p. 115. Voir aussi p. 327.
[28] William McDougall, The Group Mind: A Sketch of the Principles of Collective Psychology with Some Tentt to Apply Them to the Interpretation of National Life and Character (New York: GP Putnam's Sons, 1920), pp. 154-55, 164 -65. En revanche, d'autres grands spécialistes des sciences sociales, comme Morris Ginsberg, se sont précisément opposés au fondement racial du caractère national. Voir son « National Character and National Sentiment », in éd. J.A. Hadfield, Psychology and Modern Problems (New York, Longmans Green, 1936), pp. 29-50.
[29] Theodore Roosevelt, "National Life and Character", août 1894. Les opinions de Roosevelt sur la race ont conduit à la décision de retirer sa statue du Musée américain d'histoire naturelle de la Ville de New York. Voir Frank Miles, "NYC's Museum of Natural History to remove Teddy Roosevelt statue, officials say", Fox News, 21 juin 2020.
[30] Charles H. Pearson, National Life and Character: A Forecast (Londres, Macmillan, 1893).
[31] M. et R. Bleuler, "Rorschach's Ink Blot Test and Racial Psychology: Mental Particularities of Moroccans," Character and Personality 4 (1935): 97-114.
[32] J.J. Rein, Japan: Travels and Researches Undertaken at the Cost of the Prussian Government (Londres, Hodder et Stoughton, 1884), p. 395.
[33] Cité dans Kenneth B. Pyle, The New Generation in Meiji Japan: Problems of Cultural Identity, 1885-1895 (Stanford, Californie, Stanford University Press, 1969), p. 110.
[34] Sherard Osborn, Quedah: A Cruise in Japanese Waters, The Fight on the Peiho, nouvelle éd. (Édimbourg, Blackwood, 1859), p. 331.
[35] Gulick, Evolution of the Japanese, pp. 13, xi.
[36] Thorstein Veblen, "The Opportunity of Japan," in Essays in Our Changing Order, éd. Leon Ardzrooni (New York, Viking Press, 1934), p. 258. Cet article a été publié à l'origine en 1915.
[37] Inazō Nitobe, "The Influence of the West upon Japan," in Shigénobu Okuma, édité et traduit en anglais par Marcus B. Huish, Fifty Years of Modern Japan (New York, Dutton, 1909), vol. 2, p. 475.
[38] Wilhelm Wundt, Die Nationen und ihre Philosophie : Ein Kapitel zum Weltkrieg (Leipzig, Alfred Kröner, 1915).
[39] Erich R. Jaensch, Der Gegentypus : Psychologisch-anthropologische Grundlagen deutscher Kulturphilosophie, ausgehend von dem was wir überwinden wolle (Leipzig, Johann Ambrosius Barth, 1938).
[40] Margaret Mead, "The Study of National Character", in Daniel Lerner et Harold D. Lasswell (eds.), The Policy Sciences: Recent Developments in Scope and Method (Stanford, Stanford University Press, 1951), p. 75.
[41] Frederick Hertz, "War and National Character", The Contemporary Review, mai 1947, p. 275.
[42] John Stuart Mill, The Logic of the Moral Sciences (Mineola, New York, Dover, 2020), p. 71. Publié pour la première fois en 1872.
[43] Otto Klineberg, "A Science of National Character", The Journal of Social Psychology 19 (1944): 147.
[44] « National Character », éditorial basé sur un discours de Morris Ginsburg, Nature, 12 juillet 1941, p. 33.
[45] Par exemple, Margaret Mead, "Study of National Character", pp. 75-76.
[46] Science News 18 (1939) : 121.
[47] Ruth Benedict, The Chrysanthemum and the Sword: Patterns of Japanese Culture (Boston, Houghton Mifflin, 1946), p.3.
[48] Geoffrey Gorer, Japanese Character Structure and Propaganda (Committee on Intercultural Relations, mars 1942), publié en version condensée le 22 février 1943 sous le titre « Themes in Japanese Culture », New York Academy of Science, Transactions, 5 (1943) : 106 -24.
[49] Weston La Barre, "Some Observations on Character Structure in the Orient: The Japanese", Psychiatry 8 (1945) : 326, 336, 342.
[50] Benedict, Chrysanthemum and the Sword, p. 301.
[51] Cité dans John W. Dower, War Without Mercy: Race and Power in the Pacific War (New York, Pantheon, 1986), p. 142.
[52] Cité dans Gavan McCornack et Yoshio Sugimoto, "Modernization and Beyond", dans Gavan McCornack et Yoshio Sugimoto, eds., The Japanese Trajectory: Modernization and Beyond (Cambridge, Angleterre, Cambridge University Press, 1988), p. 2.
[53] Douglas MacArthur, "Address to Members of the Allied Council for Japan, April 5, 1946", dans A Soldier Speaks : Public Papers and Speeches of General of the Army Douglas MacArthur, éd. Vorin E. Whan, Jr. (New York, Praeger, 1965), p. 167.
[54] Douglas G. Haring, "Aspects of Personal Character in Japan," Far Eastern Quarterly 6 (1946): 15-16.
[55] Nature, 12 juillet 1941, p. 33.
[56] Morris Ginsberg, "National Character", British Journal of Psychology 32 (1942): 196.
[57] Richard M. Brickner, Is Germany Incurable? (Philadelphie, JB Lippincott, 1943).
[58] Bertram Schaffner, Father Land: A Study of Authoritarianism in the German Family (New York, Columbia University Press, 1948), pp. 81, 105. Il existait de plus mauvais plans encore, comme celui de l'anthropologue de Harvard Earnest Hooten préconisant l'accouplement des Allemands, hommes et femmes, avec des non-Allemands pour « déraciner la propension à la guerre des Allemands » (PM, 4 janvier 1943).
[59] Dower, War Without Mercy, pp. 121-22, 139.
[60] John F. Embree, « Standardized Error and Japanese Character: A Note on Political Interpretation », World Politics 2 (1949‑50) : 439‑443.
[61] Fred N. Kerlinger, "Behavior and Personality in Japan: A Critique of Three Studies of Japanese Personality", Social Forces 31 (1953): 257-58.
[62] Clyde Kluckhohn, Mirror for Man: The Relation of Anthropology to Modern Life (Londres, George G. Harrap and Co.: 1950), p. 184.
[63] John Embree, The Japanese Nation: A Social Survey (New York, Farrar & Rinehart, 1945), pp. 235-36.
[64] Hamilton Fyfe, The Illusion of National Character (Londres, Watts, 1946), p. 2.
[65] Haring, "Aspects of Personal Character in Japan", p. 14.
[66] Bertram Wolfe, "The Swaddled Soul of the Great Russians", The New Leader, 29 janvier 1951, p. 15.
[67] Maurice L. Farber, "English and Americans: A Study in National Character", The Journal of Psychology 32 (1951): 241. Farber a aussi noté avec ironie que « si emmailloter est si important, alors les modifications dans les institutions sociales, politiques et économiques seront d'une importance mineure par rapport à ce qui pourrait être accompli en modifiant les pratiques spécifiques d'éducation des enfants. » Maurice L. Farber, "Psychiatric Interpretation of Russian History: A Reply To Geoffrey Gorer", American Slavic and East European Review 9 (1950): 153.
[68] Ralph Linton, "The Concept of National Character," in Personality and Political Crisis: New Perspectives from Social Science and Psychiatry for the Study of War and Politics, éd. Alfred H. Stanton et Stewart E. Perry (Glencoe, Illinois: The Free Press, 1951), pp. 142-43.
[69] Douglas G. Haring, "Re: Ethnocentric Anthropologists", lettre, 53 (1951): 135.
[70] Morroe Berger, "The Study of Man: 'Understanding National Character'—and War", Commentary, avril 1951.
[71] David Mandelbaum, "On the Study of National Character," American Anthropologist 55 (1953): 176.
[72] David M. Potter, People of Plenty: Economic Abundance and the American Character (Chicago, University of Chicago Press, 1954).
[73] Milton Mayer, They Thought They Were Free: The Germans 1933-45 (Chicago, University of Chicago Press, 2013), p. 240. Initialement publié en 1955.
[74] E. Adamson Hoebel, "Anthropological Perspectives on National Character", dans The Annals of the American Academy of Political and Social Science, 370 (1967): 2, 4.
[75] Ezra F. Vogel, Japan as Number One (Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1979), p. ix.
[76] Peter T. Suzuki, "A Retrospective Analysis of a Wartime 'National Character' Study," Dialectical Anthropology, 5 (1980): 33-46.
[77] Voir le résumé ci-dessus, à la note [31].
[78] Richard E. Minear, "The Wartime Studies of Japanese National Character", The Japan Interpreter, 13 (été 1980): 56.
[79] Dean Peabody, National Characteristics (Cambridge, Angleterre, Cambridge University Press, 1985), pp. 18.
[80] Cité dans Kawamura Nozomu, "The Concept of Modernization Re-examined from the Japanese Experience", dans Gavan McCornack et Yoshio Sugimoto, eds., The Japanese Trajectory: Modernization and Beyond (Cambridge, Angleterre, Cambridge University Press, 1988 ), p. 268.
[81] Michael Gellert, The Fate of America: An Inquiry Into National Character (Dulles, Virginie, Potomac, 2001), Introduction.
[82] Robert R. McCrae et Antonio Terracciano, "National Character and Personality," Current Directions in Psychological Science, 15 (2006): 156-60.
[83] Pam N., « national character », Psychology Dictionary, 7 avril 2013.
[84] Charles Hill, « The American Character », Hoover Institution, 21 juin 2016, consulté le 14 décembre 2020.
[85] Adam Rittenberg, "The Study of National Character in the Post War Era: the work of Erich Fromm, David Riesman, and David Potter", thèse de maîtrise, (Portland, Oregon, Portland State University, 1988), p. 1.
[86] Morroe Berger, "The Study of Man: 'Understanding National Character'—and War", Commentary, avril 1951.
[87] Margaret Mead, And Keep Your Powder Dry: An Anthropologist Looks at America (New York: Wm. Morrow, 1942); Geoffrey Gorer, The American People: A Study in National Character (New York, WW Norton, 1948).
[88] Dante Moreira Leite, O Caráter Nacional Brasileiro : História de uma Ideologia (Sao Paulo: Livraria pioneira editôra, 1954) ; voir aussi José Honório Rodrigues, The Brazilians: Their Character and Aspirations, trad. Ralph Edward Dimmick (Austin, University of Texas Press, 2014) ; publication originale en 1967.
[89] Francis L.K. Hsu, Under the Ancestors' Shadow: Chinese Culture and Personality (New York, Columbia University Press, 1948).
[90] Geoffrey Gorer, Exploring English Character (New York, Criterion, 1955). Dans un registre plus léger, voir les caricatures rassemblées dans Pont [Graham Laidler], The British : Character (Londres : Collins, 1938).
[91] R. H. Lowie, The German People (New York : Rinehart, 1945).
[92] Geoffrey Gorer et John Rickman, The People of Great Russia (Londres, Cresset, 1949) ; Margaret Mead, Soviet Attitudes toward Authority: An Interdisciplinary Approach to Soviet Character (New York, McGraw-Hill, 1951).
[93] H.C.J. Duijker et N.H. Frijda, National Character and National Stereotypes: A Trend Report Prepared for the International Union of Scientific Psychology (Amsterdam, North-Holland Publishing Co., 1960).
[94] Washington Platt, National Character in Action: Intelligence Factors in Foreign Relations (Nouveau-Brunswick, Rutgers University Press, 1961)
[95] Henry V. Dicks, "Personality Traits and National Socialist Ideology: A War-time study of German Prisoners of War", Human Relations 3 (1950) : 139.
[96] Dean Peabody, National Characteristics (Cambridge, Angleterre, Cambridge University Press, 1985). Il n'est pas surprenant qu'il trouve que « les auto-jugements endogroupes ont tendance à être plus favorables que ceux des exogroupes ou ceux concernant les exogroupes » (p. 61).
[97] 25 avril 1990.
[98] Alex Inkeles, National Character: A Psycho-Social Perspective (Nouveau-Brunswick, Transaction, 1997).
[99] Gellert, The Fate of America; Finn Pollard, The Literary Quest for an American National Character (New York, Routledge, 2009).
[100] Warren [ou Lung-kee] Sun, The Chinese National Character: From Nationhood to Individuality (Londres, Routledge, 2002).
[101] Peter Mandler, The English National Character: The History of an Idea from Edmund Burke to Tony Blair (New Haven, Yale University Press, 2006).
[102] Sanjay Srivastava, Constructing Post-Colonial India: National Character and the Doon School (Londres, Taylor & Francis, 2005).
[103] Balázs Trencsényi, The Politics of "National Character": A Study in Interwar East European Thought (New York, Routledge, 2012).
[104] Roberto Romani, National Character and Public Spirit in Britain and France, 1750–1914 (Cambridge, Angleterre, Cambridge University Press, 2001) ; Helmut Kuzmics et Roland Axtmann, Authority, State and National Character: The Civilizing Process in Austria and England, 1700-1900 (Aldershot, Ashgate, 2007).
[105] R. Lynn, Personality and National Character (Oxford, Pergamon, 2013).
[106] "national character" sur JSTOR.org, consulté le 27 octobre 2020.
[107] "National Character," International Encyclopedia of the Social Sciences, consultée le 19 décembre 2020,
[108] « national character » sur Google Ngram, consulté le 8 novembre 2020.
[109] Sujay Rao Mandavilli, "The relevance of Culture and Personality Studies, National Character Studies, Cultural Determinism and Cultural Diffusion in Twenty-first Century Anthropology: An assessment of their compatibility with Symbiotic models of Socio-cultural change," ELK Asia Pacific Journal of Social Science 4 (2018), p. 12.
[110] La prose jargonnante, on ne peut plus répandue aujourd'hui, était pour ainsi dire totalement absente des recherches sur le caractère national, à de rares exceptions près comme avec Alex Inkeles et Daniel J. Levinson : « la délimitation d'une structure de personnalité unimodale ainsi qu'une représentation simplifiée et monolithique de la culture et de la structure sociale conduisent souvent, lorsque les modes de personnalité et les phénomènes socioculturels sont liés les uns aux autres, à une impression réconfortante mais irréelle de congruence. Il peut y avoir une 'tension vers la cohérence' dans la culture. » Alex Inkeles et Daniel J. Levinson, "National Character: The Study of Modal Personality and Sociocultural Systems," dans Handbook of Social Psychology, édité par Gardner Lindzey (Reading, Mass.: Addison-Wesley, 1954), vol. 2, p. 1015.
[111] Farber, "Psychiatric Interpretation", p. 161.
[112] Richard E. Minear, "The Wartime Studies of Japanese National Character", The Japan Interpreter, 13 (été 1980): 37, 44-45.
[113] Bertram Wolfe, "The Swaddled Soul of the Great Russians", The New Leader, 29 janvier 1951, p. 17.
[114] Jacques Barzun, "The English", The Nation, 14 août 1943, p. 189.
[115] Otto Klineberg, "A Science of National Character", The Journal of Social Psychology 19 (1944): 160.
[116] Douglas G. Haring, "Japanese National Character: Cultural Anthropology, Psychoanalysis, and History," Yale Review, Printemps 1953, pp. 375‑392.
[117] Don Martindale, "The Sociology of National Character", The Annals of the American Academy of Political and Social Science, 370 (1967): 31.
[118] Potter, People of Plenty. Potter note que, malgré leur forte dépendance au caractère national, « les historiens ont fait très peu pour clarifier ou valider ce concept ».
[119] David M. Potter, "The Quest for the National Character," in The Reconstruction of American History, éd. John Higham (New York, Humanities Press, 1962), p. 213.
[120] Gordon W. Allport, The Nature of Prejudice (Boston, Beacon, 1954), p. 116.
[121] Jahangir Amuzegar, The Dynamics of the Iranian Revolution: The Pahlavis' Triumph and Tragedy (Albany, N.Y., State University of New York Press, 1991), p. 99.
[122] Ernest Barker, National Characters and the Factors in Its Formation, 3e éd. (Londres, Methuen, 1939), p. 140.
[123] Morroe Berger, "The Study of Man: 'Understanding National Character'—and War, Commentary, avril 1951.
[124] Chenevix, Essay, vol. 1, p. 1.
[125] Henry V. Dicks, "Personality Traits and National Socialist Ideology: A war-time study of German Prisoners of War", Human Relations 3 (1950) : 112.
[126] Ginsberg, « National Character », p. 183-205.
[127] Geoffrey Gorer, Exploring English Character (New York, Criterion, 1955), p. 29.
[128] Sania Hamady, Temperament and Character of the Arabs (New York, Twayne, 1960), p. 23.
[129] Vidya Hattangadi, "Why study of National Character is important?" drvidyahattangadi.com, 13 juin 2016.
[130] Frederick Hertz, "War and National Character", The Contemporary Review, mai 1947, p. 277.
[131] Alex Inkeles et Daniel J. Levinson, « National Character: The Study of Modal Personality and Sociocultural Systems », dans Handbook of Social Psychology, édité par Gardner Lindzey (Reading, Mass. : Addison-Wesley, 1954), vol. 2, p. 983. En statistique, le terme modal signifie la valeur (ou le nombre) qui revient le plus fréquemment dans un ensemble donné.
[132] Alex Inkeles, National Character: A Psycho-Social Perspective (Nouveau-Brunswick, Transaction, 1997), préface.
[133] Hans Kohn, The Idea Of Nationalism: A Study In Its Origins And Background (New York, Macmillan, 1944), p. 9.
[134] Don Martindale, "The Sociology of National Character", The Annals of the American Academy of Political and Social Science, 370 (1967) : 35.
[135] John Stuart Mill, The Collected Works of John Stuart Mill, éd. John M. Robson (Londres, Routledge, 1963-1991), vol. 8, p. 905.
[136] Raphaël Patai, The Arab Mind (New York, Charles Scribner's Sons, 1976), p. 18.
[137] Richard Pipes, "A Historian's Reflections", Vital Speeches of the Day 36, no. 23 (octobre 1970): 729.