Salem Chaker, professeur d'université de berbère à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris. |
Dans le monde anglo-saxon cependant, ils sont presque invisibles.
Le MEMRI a fait aujourd'hui un petit pas vers le changement en publiant une fascinante collection de commentaires de presse sous le titre « Berbères, quelle est votre position sur la Palestine ? »
Comme l'explique l'introduction du MEMRI :
Pendant les récents combats dans la bande de Gaza le courant dominant de la presse d'Afrique du Nord était presque unanime dans son soutien aux Palestiniens et dans sa condamnation d'Israël. Certains groupes activistes amazigh (berbères), cependant, ont opéré une distanciation de ce courant dominant – ce pourquoi ils ont été attaqués par la presse islamiste. Tandis qu'un certain nombre de groupes Amazigh conservateurs et de gauche ont exprimé leur soutien aux Palestiniens, d'autres ont exprimé des avis contraires, pour souligner leur identité de non-Arabes et leur conviction que l'Afrique du Nord devrait se détacher politiquement et culturellement du Moyen-Orient.
Ensuite suivent six extraits de médias marocains et algériens concernant les attitudes berbères à l'égard de la guerre dans la bande de Gaza. Certaines sont amères comme le commentaire par Moha Moukhlis, un activiste berbère :
Et ce qu'on appelle « la rue arabe » ?- « Un troupeau écervelé qui a été endoctriné et excité et qui a perdu tout sens du sérieux et de la bonne direction... Ils expriment leur haine des Juifs qu'ils souhaitent exterminer de la surface de la Terre. Et pourtant cette « rue arabe » qui se considère comme la voix (du monde) des peuples, n'a jamais osé lever le petit doigt contre les crimes commis par les fondamentalistes du Hamas ou par les régimes arabo-islamistes contre les populations non arabes du Darfour, du Kurdistan, de l'Egypte, de la Syrie, de la Libye, d'Algérie ou du Niger. Non, [et] les droits du peuple amazigh sont censés être sacrifiés sur l'autel de ce fondamentalisme arabe.
Commentaires – (1) Impitoyablement réprimés à tous les niveaux – linguistique, culturel, religieux, politique – les Amazigh montrent néanmoins des signes tendant à définir leur identité, en partie grâce à l'émigration, et en partie grâce à de nouveaux médias (2) Il est temps pour Washington de commencer à les affacturer dans sa politique étrangère.
Le drapeau amazigh |