Le président a nommé l'expert en Islam, Daniel Pipes, au conseil d'administration de l'Institut Américain pour la Paix, ce qui a eu pour conséquence une vilaine explosion de maccarthysme. La nomination de Pipes a été accueillie par des accusations d'islamophobie, d'intolérance et d'extrémisme. Trois sénateurs démocrates (Ted Kennedy, Christopher Dodd et Tom Harkin) ont honteusement donné leur signature à cette campagne, à laquelle le quasi démocrate Jim Jeffords a apposé sa griffe.
Qui est Daniel Pipes?
Pipes a été professeur à l'Institut Américain de Guerre Navale. Il a enseigné l'histoire et les études islamiques à Harvard et à l'Université de Chicago. C'est un spécialiste, auteur de 12 livres, dont quatre consacrés à l'Islam. À la différence de la majeure partie de l'establishment académique en sciences du Moyen-Orient – autosatisfait, sans imagination et spécialisé en fraternité envers l'homme et en déloyauté envers les Etats-Unis -, Pipes a, des années durant, mis en garde contre le fait que l'élément radical dans l'Islam constituait une menace sérieuse et grandissante pour les Etats-Unis.
Dans les décennies durant lesquelles l'Amérique dormait, Pipes fut parmi les tout premiers à comprendre les dangers du radicalisme islamique. Dans ses nombreux écrits, il l'a identifié, a expliqué ses racines – parmi lesquelles, tout spécialement, le Wahhabisme, tel qu'il est pratiqué et favorisé par l'Arabie Saoudite - ; il a averti de ses projets d'infiltration et de guerre contre les Etats-Unis eux-mêmes.
Les événements du 11 septembre 2001, ont confirmé sa prescience. Comme la plupart des prophètes, il est à présent puni pour avoir eu raison. L'accusation principale à son endroit est qu'il est anti-musulman. Ce qui est faux. Pipes fait très scrupuleusement la distinction entre l'Islam radical et l'Islam modéré. Il dit, en effet : "L'Islam militant est le problème, l'Islam modéré, la solution".
La difficulté, pour une société libre, est que l'Islam radical vit au sein de l'Islam modéré. L'ensemble de la communauté islamique est un endroit propice au déguisement et au camouflage des éléments radicaux. Les mosquées sont des institutions dont ils peuvent se servir pour promouvoir leur cause. Ce sont là des vérités évidentes. Mais quand Pipes les énonce, il est accusé d'intolérance. Par exemple, les critiques tonnent contre Pipes lorsqu'il affirme qu'"il faut soumettre les mosquées à un examen plus minutieux que celui qu'on applique aux églises et aux temples."
Est-ce de l'intolérance? Y a-t-il même matière à controverse? Les Wahhabites et autres Islamistes radicaux ont construit des mosquées et d'autres institutions religieuses dans des dizaines de pays. Certains d'entre eux – tout spécialement le Pakistan – sont devenus le lieu d'une activité non pas simplement radicale, mais terroriste. Où croyez-vous que Richard Reid, l'homme à l'explosif dans la chaussure, a été fanatisé et recruté? Dans un monastère bouddhiste? Il a été initié dans la désormais célèbre mosquée de Finsbury Park, à Londres. Cela signifie-t-il que toutes les mosquées, la majorité ou même beaucoup d'entre elles accueillent une telle activité? Non. Mais cela signifie que telle mosquée est davantage susceptible d'accueillir une activité de cette nature que telle synagogue ou telle église.
L'attaque que Pipes a subie pour avoir énoncé cette vérité évidente n'est qu'un autre symptôme de l'absurde correction politique envers le radicalisme islamique. C'est la même correction politique qui interdit le 'profilage' sur base de critères ethniques dans les avions. Nous sommes tous censés faire croire que nous soupçonnons des mêmes intentions terroristes, et devons examiner minutieusement de manière identique, une nonne irlandaise septuagénaire, un étudiant de yeshiva quinquagénaire, et un ressortissant d'Arabie Saoudite de trente ans. Votre fille voyage à bord de cet avion : qui voulez-vous que les officiers de sécurité surveillent?
Le Président Bush envisage de passer outre au Sénat et de profiter des vacances parlementaires pour nommer Pipes. Ce serait de sa part un acte de principe et de courage caractérisé. Toutefois, le problème est qu'un tel procédé conférerait à cette nomination un caractère furtif. Pire, elle mettrait trop facilement les maccarthystes hors-circuit.
La nomination de Pipes serait extrêmement bénéfique à l'Institut Américain pour la Paix. Mais elle serait encore plus bénéfique au pays en ce qu'elle révélerait au grand jour la soumission des démocrates au politiquement correct. Laissez-les se démarquer eux-mêmes. Laissez le pays constater que, pour certains démocrates haut placés, dire la vérité sur le radicalisme islamique, c'est se disqualifier pour l'obtention d'un poste sérieux.
La nomination de Pipes a été approuvée, entre autres, par Fouad Ajami, Walter Berns, Donald Kagan, Sir John Keegan, Paul Kennedy, Harvey Mansfield et James Q. Wilson.
Qui allez-vous croire? Ces universitaires sans reproches et indépendants, ou un quarteron de lâches sénateurs?