Cohen, un géographe politique, présente une proposition utile fortement argumentée pour mettre à jour le Plan Allon* [*plan de paix du ministre israélien des Affaires étrangères Yigal Allon, le 26 juillet 1967, juste après la victoire (NDLT)]. Ayant en vue les compromis territoriaux qu'Israël pourrait faire, il examine les quatre régions gagnées par Israël en 1967 et encore sous son contrôle (le plateau du Golan, la Cisjordanie, Jérusalem, et la bande de Gaza). Cohen cherche un moyen pour Israël de conserver les avantages stratégiques du territoire, sans avoir à régenter une importante population arabe. A un moment où les approches du parti du Likoud et du parti travailliste ont été discréditées, ce genre de réflexion nouvelle est particulièrement utile.
Cohen soutient qu'Israël devrait conserver 48 pour cent du plateau du Golan, 20 pour cent de la Cisjordanie, et 19 pour cent de la bande de Gaza. En outre, il préconise la création de cinq corridors (deux en Cisjordanie, deux en Israël, l'un dans la bande de Gaza) et une zone de sécurité louée au profit d'Israël en Cisjordanie. Ces idées ne sont guère bien définies ou simples, mais leur avantage réside dans la précision du détail et une attention particulière accordée aux situations locales. En effet, la complexité même du schéma peut aider à désamorcer l'intense controverse qui inévitablement s'ensuivrait.
Mais les propositions de Cohen soulèvent une question: pourquoi arrêter des ajustements territoriaux qui augmentent la taille d'Israël? Si certaines parties fortement arabes d'Israël étaient également mises sur la table de négociation, cela stimulerait l'intérêt arabe, tout en diminuant la population arabe d'Israël.