À première vue, un compte rendu détaillé du Mossad [Institut pour les renseignements et les affaires spéciales (NDLT)], du Shin Bet,[le Shabak, service de sécurité intérieure(NDLT)] de l'Aman [chargé de la sécurité militaire(NDLT)] ne pourrait guère être candidat pour la liste des best-seller américains. Mais ensuite, le fait d'énumérer quelques-uns des noms d'affaires évoque les exploits extraordinaires des espions d'Israël: la mission Eli Cohen à Damas [infiltré en Syrie dans les années 1960 (NDLT)], les vedettes lance-missiles enlevées de Cherbourg [en décembre 1969, le Mossad déroba sept vedettes achetées à la France mais mises sous embargo par de Gaulle (NDLT)], le sauvetage d'Entebbe [en Ouganda, en 1976 (NDLT)], le bombardement du réacteur nucléaire irakien [le 7 juin 1981(NDLT)], la mise en échec de l'attentat aérien de Nizar Hindawi et l'assassinat d'Abou Jihad. Bien sûr, les Israéliens ont aussi eu leur part de difficultés et d'échecs, et plus particulièrement l'affaire Lavon en Egypte, le coup de Vananu, et l'affaire Iran / Contra.
Le livre «Every Spy a Prince» a plusieurs mérites. Raviv et Melman résistent à la tentation de se laisser emporter par leur sujet ; aussi sensationnels que soient les exploits, leur prose reste sobre et leur méthode efficace. Les auteurs ne se contentent pas de documenter des actes, mais ils les placent dans un contexte institutionnel et politique.
Et surtout, ils font de sérieux efforts pour arriver à une évaluation équilibrée des espions d'Israël. Examinant une longue liste de réussites et d'échecs, leur verdict est finalement favorable: les opérations israéliennes, écrivent-ils, s'efforcent de se comporter «en conformité avec les objectifs et les exigences énoncés quand Israël est né." Il est difficile de contester cette conclusion.