Ghods a lu énormément sur l'Iran depuis 1900, a interrogé un bon nombre des principaux acteurs politiques, puis a passé des années à écrire, mais, pourtant, l'étude qui en résulte n'est pas entièrement satisfaisante. En partie, cela a à voir avec la mise au point sèchement politique; Ghods ne va presque jamais au-delà des limites strictes des manœuvres de politiciens pour s'attacher aux vrais motifs qui les font agir ou aux contextes dans lesquels ils ont agi. Cela peut également être attribué au style laconique, rempli de faits et à sa dépendance à l'égard d'une forme quasi-marxiste d'analyse. La force de Ghods réside dans sa capacité à reconstituer un récit, parfois à fournir de nouveaux aperçus sur les anciennes questions (par exemple, la République de Gilan 1920-1921) ; sa faiblesse réside dans le fait d'omettre de fournir un cadre pour les matériaux ainsi rassemblés. Le volume a une valeur pour les spécialistes qui peuvent se permettre de frayer leur chemin à travers tout cela pour trouver ce qui a de la valeur, mais le lecteur lambda préfèrera lire sur l'Iran le livre de John Limbert: En guerre avec l'Histoire (Westview Press 1987) [Le livre de l'ambassadeur John W.Limbert dont on peut entendre une interview sur History Channel(NDLT)], une beaucoup plus belle et plus instructive histoire moderne de l'Iran disponible en anglais.