La semaine dernière a vu un différend portant sur Jérusalem lors de la Convention nationale démocrate qui, dans le contexte d'incidents similaires, fournit des indications importantes sur le fait que le parti se distancie en secret d'Israël.
L'histoire a éclaté le 4 septembre, lorsque le Washington Free Beacon [un site web américain, tendance conservatrice, fondé le 7 février 2012 par Matthew Continetti (NDLT)] a rapporté que «Jérusalem est passée sous silence» dans la plate-forme de 2012 du parti démocrate. On en a parlé dans les journaux parce que, depuis que c'est devenu la la loi américaine en 1995 que «Jérusalem devait être reconnue comme la capitale de l'Etat d'Israël", chaque plate-forme des deux grands partis américains a réitéré ce point. La plate-forme républicaine de cette année, par exemple, se réfère à «Israël, avec Jérusalem comme capitale.»
Les réponses à ce silence des démocrates sont venues rapidement:Jennifer Rubin dans le Washington Post a appelé cela «la déclaration de politique la plus radicalement peu favorable à Israël par un parti important depuis la création de l'Etat d'Israël.» Nathan Diament de l'Union orthodoxe (juive) a jugé cela «extrêmement décevant." Paul Ryan a qualifié l'omission de «tragique». Mitt Romney (qui a parlé de «Jérusalem, capitale d'Israël» alors qu'il se tenait récemment à Jérusalem même) a regretté que tout le Parti démocrate ait fait sien le «refus honteux» d'Obama, «de reconnaître que Jérusalem est la capitale d'Israël»
Les Démocrates ont agi non moins rapidement. Le lendemain, le 5 septembre, les délégués à la Convention nationale démocrate ont dit que "le président Obama reconnaissait Jérusalem comme capitale d'Israël, et la plate-forme de notre parti le faisait aussi.» Le maire de Los Angeles Antonio Villaraigosa leur a demandé, par vote à main levée, d'approuver par 2-contre -1 un amendement à la plate-forme du même genre, ainsi qu'un autre amendement.
La parlementaire du Comité national démocrate Helen T. McFadden a donné des instructions à Villaraigosa, Tu dois édicter les règles et puis laisse-les faire ce qu'ils vont faire." Juste avant qu'il ne commence à parler, elle a répété son ordre: «règlemente !» |
Puis, dans le seul moment improvisé de la convention, les non ont retenti aussi fort, sinon plus fort, que les oui. Un Villaraigosa perplexe en voyant cela a demandé un deuxième vote viva voce et a obtenu le même résultat. Comme il semblait ne pas savoir quoi faire, la parlementaire Helen T. McFadden s'est approchée et lui a donné l'ordre«Tu dois édicter les règles et puis laisse-les faire ce qu'ils vont faire." Consciencieusement, il a demandé un troisième tour de scrutin. Encore une fois, les non ont au moins égalé les oui. Mais cette fois Villaraigosa a lu ses instructions à partir du téléprompteur et a déclaré que «de l'avis de la présidence, les deux tiers ayant voté par l'affirmative, la motion était adoptée." Privés d'une victoire, les délégués l'ont hué.
Le prompteur du Comité démocrate National contenait l'expression «de l'avis de la présidence, les deux tiers ayant voté par l'affirmative ..." ce qui signifie que, quel que soit le vote de vive voix réel, le président de la convention avait des ordres pour ajouter Jérusalem pour la plate-forme du parti. |
Alan Dershowitz d'Harvard a rejeté les huées comme venant d' «éléments incontrôlés». Le sénateur Charles Schumer (démocrate de New York) a déclaré que "chacun connaît" la "vaste majorité écrasante" des démocrates favorables à Jérusalem comme la capitale indivisible d'Israël. En revanche, l'activiste anti-israélien James Zogby a déclaré cela comme une victoire pour son équipe: «Quand j'entends toutes les huées, ... [cela] veut dire que nous ne sommes plus isolés en marge de la vie politique américaine " Quelle interprétation est la bonne?
Ni l'une ni l'autre. Dershowitz et Schumer ont tort de nier que les forces anti-israéliennes gagnent du terrain dans un parti de plus en plus chaleureux envers les islamistes et bénéficiant d'un président dont la compréhension du Moyen-Orient est, comme la National Review le dit, «Edward Said plus que Bernard Lewis." Le fait est que les délégués des partis sont divisés de manière égale sur Jérusalem comme capitale d'Israël. Mais, contrairement à Zogby, Obama a eu besoin personnellement d'intervenir et de changer la façon dont la plate-forme signale combien généralement le public américain soutient Israël et que cette froideur vis-à-vis d'Israël nuit lors des élections nationales. Les huées anti-Israël venant de délégués démocrates vont faire des dégâts sur les électeurs; révélateur est le fait que la campagne de Romney prévoit de rediffuser cet incident – que le New York Sun appelle à juste titre «l'histoire définissant la convention [démocratique] - dans les annonces de la campagne.
Debbie Wasserman Schultz, piégée pour fausses allégations par deux fois la semaine dernière sur le sujet d'Israël. |
La chose normale et morale aurait été pour la parlementaire McFadden d'avoir dit à Villaraigosa de se prononcer pour l'amendement rejeté, plutôt que de lui commander de faire une erreur de calcul dans le décomptage des voix des délégués et de faire passer de force l'amendement pro-israélien. Malheureusement, cet étalage public de tromperie s'inscrit dans une tendance plus large de duplicité du parti démocrate vis-à-vis d'Israël. Considérons trois éléments:
- La présidente du Comité national démocrate Debbie Wasserman Schultz,la semaine dernière, a accusé le quotidien Washington Examiner de «délibérément» l'avoir mal citée à propos de l'ambassadeur israélien ayant déclaré que les Républicains sont «dangereux pour Israël», en fait, elle a menti deux fois - la fabrication de déclaration de l'ambassadeur et ensuite elle a nié ce qu'elle avait dit à son sujet.
- Une vidéo du Conseil National juif démocrate, "Ce que les Israéliens pensent d'Obama ?" a effectivement falsifié des déclarations anti-Obama par les Israéliens, les transformant en déclarations pro-Obama
- La Maison Blanche a ré-étiqueté les légendes des photos il y a un an pour retirer l'utilisation d'une phrase incriminée, à savoir «Jérusalem, Israël».
Les Démocrates font semblant d'être pro-Israël (pour des raisons électorales), même s'ils restent froids par rapport à l'Etat juif (pour des raisons idéologiques). Leurs distorsions sont de plus en plus inefficaces, flagrantes et sordides.
Mises à jour du 11 septembre 2012:
(1) Sur les deux tromperies ci-dessus, interrogée sur CNN à propos du fiasco de l'amendement, Debbie Wasserman Schultz a insisté sur le fait que c'est «un peu d'opposition». Que quelqu'un lui donne un appareil acoustique, vite.
(2) Un autre exemple de distorsion, même si celui-ci est lié à Americans for Peace Now-(APN), pas au Parti démocrate: Lara Friedman, la directrice de l'APN, vient d'envoyer un appel de fonds stupéfiant. Sur la couverture, on trouve cette citation: «Parfois, les [George] Zimmermans du monde se révèlent être juifs et / ou israéliens Leurs actions nous font honte à nous tous et constituent une tache sur notre communauté, notre religion, et l'Etat juif.». (L'analyse complète peut être trouvée dans un article de juillet par Lara Friedman, "Où est la honte ?" Phyllis Chesler dissèque ce scandale dans «Les mensonges de Lara» -. Ou comment Peace now voit l'armée israélienne"[la Force de Défense d'Israël-IDF]