Envers et contre tout, Ehud Olmert (à gauche) garde confiance en Mahmoud Abbas. |
Toutefois, les discours au vitriol et les actes de violence des Palestiniens ont finalement fait perdre ce bel espoir à la plupart des Juifs israéliens dont à peine un sur quatre continue aujourd'hui à croire au rêve d'Oslo. C'est ce que révèle un sondage commandité par le Middle East Forum et réalisé en hébreu entre le 7 et le 11 juillet par le New Wave Research auprès d'un échantillon de 703 électeurs vraisemblablement juifs. Comportant une marge d'erreur de 3,7%, il fait suite à des sondages similaires commandités par le MEF en 2017 et 2018.
Le sondage montre qu'un nombre important de Juifs israéliens soutient désormais l'idée naguère marginale selon laquelle les Palestiniens ont besoin de traverser l'épreuve douloureuse de la défaite que j'appelle la Victoire d'Israël. Cette approche repose sur le bon sens (les conflits se prolongent tant que chaque camp espère la victoire) et sur l'expérience du passé (les guerres se terminent généralement avec l'abandon de l'un des deux camps). Dès lors on peut affirmer que la seule solution au conflit israélo-palestinien est l'acceptation de l'État juif d'Israël par les Palestiniens.
À l'heure actuelle, quelle position les Juifs israéliens adoptent-ils sur cette question ? Commençons par analyser les constats de l'étude qui font consensus :
- 70% approuvent la proposition suivante : « Il est temps d'arrêter de gérer le conflit et de commencer à le gagner. »
- 76% approuvent la proposition suivante : « Les négociations avec les Palestiniens ne doivent avoir lieu qu'après que ces derniers auront montré qu'ils acceptent Israël. »
- 79% approuvent la proposition suivante : « L'appareil sécuritaire en Israël se montre trop timide vis-à-vis des Palestiniens. »
- 82% déclarent que le gouvernement israélien mène une politique « trop douce » envers le Hamas.
- 82% approuvent la proposition suivante : « La politique palestinienne du rejet d'Israël est à la source du conflit. »
- 91% approuvent la proposition suivante : « Les Palestiniens tireront un bénéfice quand ils arrêteront de faire la guerre à Israël. »
Pour résumer, l'étude montre que 84% des Juifs israéliens déclarent qu'il est assez voire très important « de remporter la victoire dans le conflit israélo-palestinien. » (Parmi eux, 58% jugent que c'est très important et 26 % assez important.) Par ailleurs, avec un rapport de deux pour un, ils apprécient d'entendre parler de Victoire d'Israël (en hébreu : nitzachon Yisrael), une expression qu'ils trouvent soit pertinente soit inspirante.
Ces chiffres indiquent un sentiment d'exaspération par rapport non seulement aux Palestiniens mais aussi au gouvernement israélien et même à son quasi-sacrosaint appareil sécuritaire (82% le disent « trop doux » et 79% « trop timide »). La population veut un changement.
Les gens ont raison sur ce point et pas seulement parce qu'ils souffrent de cette violence incessante de la part des Palestiniens. Vu sous un angle plus large, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont suspendus tel un fardeau au cou d'Israël. C'est eux et eux seuls, et non l'Iran, la Turquie, la Syrie ou les Arabes d'Israël, qui nourrissent le phénomène planétaire de l'antisionisme et les phénomènes connexes que sont l'antisémitisme, les résolutions de l'ONU et les boycotts économiques. Israël doit s'atteler de toute urgence au règlement des injustices présumées faites aux Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza.
Gaza, comme un fardeau suspendu au cou d'Israël. |
Plus encore que les veilles politiques défaillantes, l'élection en Israël d'un président à la Bernie Sanders ou d'un Premier ministre à la Jeremy Corbyn serait un désastre assuré. Seule la « Victoire d'Israël » pourra faire face au problème en s'attaquant aux racines de l'hostilité palestinienne.
Toutefois, il apparait que l'exaspération ne se traduit pas automatiquement par des choix politiques clairs et détaillés. Ainsi, à la question de savoir ce qu'ils entendent par une victoire d'Israël dans le conflit israélo-palestinien, à peine 32% répondent en disant que « les Palestiniens doivent abandonner leur objectif d'élimination de l'État d'Israël. » Un nombre équivalent appelle à un accord de paix avec les Palestiniens dans le but de mettre fin au conflit – un retour à la formule discréditée d'Oslo.
De la même manière, tout juste 41% voient comme solution au conflit israélo-palestinien le fait que « les Palestiniens abandonnent leur rêve d'élimination d'Israël. » Et seulement 49% considèrent leur gouvernement comme « trop doux » envers l'Autorité palestinienne.
Ces chiffres indiquent que, parmi les Juifs israéliens, on souhaite voir l'agressivité palestinienne combattue plus activement, même s'il n'y a pas d'accord sur la nature de ce changement. Autrement dit, ce sujet nécessite une approche pédagogique et ouverte à la discussion qui fera émerger des recommandations pratiques.
C'est pourquoi le Middle East Forum est en train de lancer une campagne pour la victoire en Israël. Étalée sur les huit prochaines semaines, cette campagne consistera en études commandées, événements, débats, conférences, affiches et meetings. De cette façon, nous espérons que quand viendront les élections, la Victoire d'Israël sera devenue un sujet plus clair et évident.
Une affiche de la campagne pour la Victoire d'Israël à Tel Aviv. On y voit Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas, représenté en maillot de bain et remerciant Israël. |