Sans vouloir me vanter, la constance de ma bonne foi à propos du #Jamais Trump est assez remarquable.
Trump et Cruz : devinez lequel des deux j'ai soutenu. |
En 2016, deux choses m'inquiétaient particulièrement chez Donald Trump : son caractère et sa politique.
Le problème lié au caractère englobait à la fois ses pratiques commerciales contraires à l'éthique (Université Trump), son nombrilisme (« Je suis vraiment riche »), ses procès à la chaîne (3500 actions en justice, soit une tous les quatre jours), son intolérance (contre le juge Curiel) et sa vulgarité (« Attrapez-les par la ch***e »). Sa politique m'inquiétait encore plus : je voyais chez lui une impulsivité effrénée et je m'inquiétais de ses tendances néo-fascistes (d'où le surnom Trumpolini que je lui avais trouvé). Sa déclaration de 2004, « Je m'identifie probablement plus comme démocrate », a laissé penser qu'il constituerait une troisième force face aux démocrates et aux républicains, et emprunterait la voie du populisme.
Près de quatre ans plus tard, le personnage de Trump continue à me déranger et à me révulser. En tous les cas, son nombrilisme, sa déloyauté et sa vantardise dépassent tous ces vices qu'il avait quand il était un simple candidat.
Leonard Leo, le faiseur de juges. |
(Les performances économiques poussent de nombreux électeurs à soutenir un président en exercice ou à s'opposer à lui, mais pas moi. D'une part, parce que le président n'a qu'une emprise limitée sur les événements. D'autre part, parce qu'il s'agit d'une question ponctuelle qui importe beaucoup moins que les politiques à long terme.)
Bien entendu, je suis également en désaccord avec Trump : sa politique protectionniste, son indifférence face à la dette publique, son hostilité envers les alliés, son faible pour l'homme fort de Turquie Erdoğan, sans parler de ses rencontres périlleuses avec Kim Jong-un. Son comportement sans retenue nuit au bon fonctionnement du gouvernement et les tweets engagent une responsabilité à long terme.
Il est normal que chacun soit en désaccord avec l'une ou l'autre décision prise par un président quel qu'il soit. Ce qui est surprenant, en revanche, c'est que je suis en accord avec environ 80% des actions de Trump, soit un pourcentage plus élevé que pour ses prédécesseurs en remontant jusqu'à Lyndon Johnson.
J'en suis venu à comprendre le trait d'esprit qu'avait fait Salena Zito en septembre 2016 en disant à propos de Trump : « la presse prend ses déclarations au pied de la lettre mais ne le prend pas au sérieux alors que ses partisans le prennent au sérieux mais ne prennent pas ses déclarations au pied de la lettre. » Ou, comme le dit Daniel Larison, « nous devons juger Trump à ses actions et non à ses paroles. » Je suis également d'accord avec James Woolsey sur le fait que Trump serait bien meilleur comme Premier ministre que comme président.
Au cours des trois dernières années, mon approbation des politiques de D. Trump a lentement mais sûrement dépassé mon dégoût pour sa personne. Enfin, sachant que Joe Biden représentera les démocrates radicalisés en novembre, j'ai pris la résolution d'apporter mon modeste soutien à la réélection de Trump en écrivant, en donnant et en votant.
Cette résolution, je l'ai prise à contrecœur mais sans hésitation. Même si sur le plan émotionnel, esthétique et intellectuel, je préfère, comme en 2016, garder mes distances par rapport à Trump et occuper une place neutre entre les partis, je voterai pour lui parce qu'il est l'homme politique qui représente mes opinions conservatrices. J'exhorte les autres conservateurs réticents à en faire autant.