Traduction: Albert Soued, écrivain, site: www.chez.com/soued/conf.htm
Le Mont du Temple à Jérusalem est le lieu le plus sacré pour les Juifs et il est considéré également pour sa sainteté aussi bien par les Chrétiens que par les Musulmans. Il va bientôt s'effondrer du côté Sud!
Malgré les apparences, ce plateau de 14 hectares n'est pas naturel mais il est constitué d'une esplanade construite, il y a des siècles, par l'empilage de rochers de forme parallélépipédique, les uns sur les autres. Une partie du mur méridional pourrait s'effondrer du fait que l'Autorité Palestinienne a le contrôle administratif sur le Mont du Temple depuis le milieu des années 90, et qu'elle a réalisé depuis cette date des changements structurels dans le but de renforcer les revendications musulmanes sur le site. Elle a principalement transformé en mosquée un espace longtemps abandonné, sur le flanc sud, connu sous le nom des "Écuries de Salomon". Ces modifications ont affaibli le mur méridional dont une partie s'est bombée de 71cm, sur une superficie de 190 m2.
L'Autorité Palestinienne ne s'en inquiète pas. "Ce bombement est sous contrôle, depuis les années 70 et n'a pas évolué ni bougé en 30 ans" dit Adnan H'ousseini, directeur de l'autorité religieuse Islamique, appelée Waqf, qui supervise le Mont du Temple. "Il est stable, et nous ne sentons pas que la situation soit dangereuse".
Des sources Israéliennes sûres ont une opinion différente. Déjà en 2001, l'Autorité des Antiquités Israéliennes (AAI) a averti que si le problème n'était pas appréhendé, le bombement pourrait causer des "dommages irréversibles" au Mont du Temple. Aujourd'hui les avertissements deviennent pressants: "le mur est en danger d'effondrement", dit Shouka Dorfman, présidente de l'AAI. "Il s'écroulera sûrement si on ne fait rien pour y remédier" dit Giora Solar, ancien de l'Institut de préservation Getty. "Il pourrait s'écrouler" dit le maire de Jérusalem Ehoud Olmert.
"Il va s'effondrer!" avertit Eilat Mazar, un archéologue de l'Université Hébraïque. Il poursuit: "Le problème essentiel à présent c'est de savoir s'il va s'effondrer sur la tête de milliers de gens qui viennent prier ici, ou bien, si on va le faire écrouler d'une manière contrôlée". Le moment de vérité pourrait se situer en Novembre, pendant le Ramadan, quand des milliers de fidèles musulmans vont se tasser dans la mosquée des Écuries de Salomon. Leur poids et leurs déplacements pourraient faire céder le mur, provoquant l'écroulement de tas de blocs de plus d'un mètre sur les fidèles, et la mort d'un grand nombre d'entre eux.
À juger des suites d'incidents qui ont déjà eu lieu à Jérusalem, tels que l'incendie de la mosquée d'Al Aqsa en 1969 ou l'ouverture d'un tunnel en 1996, un tel désastre pourrait entraîner au moins des échauffourées à grande échelle à Jérusalem, sinon une crise internationale chaude. Si les choses s'enveniment, elles pourraient précipiter une vague de violence en Europe et même une guerre israélo-arabe! Ces événements pourraient compliquer une guerre contre l'Irak, dévier l'attention de la guerre menée contre le terrorisme, et accroître sensiblement le prix du pétrole. Au pire, ils pourraient déclencher un "messianisme de fin de monde" dans les trois religions monothéistes, avec des conséquences incalculables.
L'intégrité structurelle de ce mur ancien est une affaire sérieuse à prendre en considération. Pourtant, les gouvernements successifs, aussi bien travaillistes que Likoud ont abdiqué de leur responsabilité, faisant la sourde oreille aux prévisions anxieuses des spécialistes. Leur insouciance vient de deux raisons.
D'abord le souvenir des événements de 1969 et de 1996, suffit à expliquer pourquoi tout premier ministre israélien veut rester en dehors des lieux saints de Jérusalem. Ensuite la tradition est longuement établie que l'autorité qui gouverne à Jérusalem, qu'elle soit ottomane, anglaise, jordanienne ou israélienne respecte le statu quo, en acceptant tous les précédents établis, et reste en dehors des nombreuses disputes religieuses sans fin de la ville.
Ainsi, quand Israël s'est emparée du Mont du Temple en 1967, elle a permis au Waqf d'être responsable des lieux. L'Autorité Palestinienne a exploité ce privilège vieux de 35 ans pour accroître les revendications musulmanes sur le Mont du Temple, notamment en construisant une nouvelle mosquée (pour 20 000 personnes!) dans les Écuries de Salomon. Que le Waqf nie tout problème structurel, c'est que l'Autorité Israélienne n'a plus aucun pouvoir ici, puisqu'elle est partie sur la pointe des pieds!
Mais on ne peut plus se permettre ce jeu. L'enjeu n'est plus une chamaillerie autour de qui va nettoyer telle ou telle marche d'une église, ou qui aura tel horaire pour entrer dans un sanctuaire. Un désastre est en train de se former.
Comme un éditorial du Jerusalem Post le dit si justement, que le gouvernement israélien ait abdiqué de ses responsabilités est pour le moins "scandaleux" et, même tardivement, il doit aujourd'hui "enfin affirmer sa pleine souveraineté sur cet espace"
Les gouvernements autour du monde, les organisations juives et d'autres qui ont une influence quelconque sur le premier ministre Israélien, devraient l'inciter à s'occuper de ce mur avant qu'il n'explose, et plus avec lui!