L'immense Daniel Pipes, au sens propre comme au figuré, s'est prêté gentiment lors du colloque du 28 juin à une discussion franche et ouverte sur l'avenir de l'islam, le combat du monde libre face à l'islamisme, et le nécessaire appui des occidentaux aux démocrates musulmans.
A ceux qui pensent que Daniel Pipes est un extrémiste "néoconservateur", il serait bon qu'ils relisent ses analyses où il défend un islam sécularisé face à l'islam militant. Pipes n'a pas cessé de me répéter que le principal problème vient en fait des occidentaux qui tendent la main le plus souvent aux faux modérés, tel Tarik Ramadan accueilli par Blair après les attentats de Londres, alors que des démocrates musulmans existent et qu'ils ont besoin de notre soutien.
Daniel Pipes estime que le terrorisme sera à moyen terme vaincu. La police, les moyens militaires, les services de renseignements mis en oeuvre par les démocraties occidentales sont performants et efficaces. L'actualité l'a encore démontré avec les attentats récemment déjoués à Londres.
Le principal danger vient selon Daniel Pipes des islamistes non violents. Ceux qui comme Erdogan, le premier ministre turque, ou Ramadan, ont les mêmes objectifs que les terroristes mais veulent y parvenir par d'autres moyens, la subversion. Daniel Pipes se situe dans ce combat qui est selon lui extrêmement difficile. Comment démontrer que Ramadan, par ailleurs excellent intellectuel et démagogue, nous leurre? Comment démonter son double discours? Ce nouveau conflit est avant tout une guerre des idées.
Enfin Pipes, m'a précisé une chose, ceux qui s'attaquent essentiellement à l'islam comme religion, sans en percevoir un formidable supermarché où l'on trouve de tout, se leurrent et risquent de renvoyer tous les musulmans dans le camps adverse. Pour combattre efficacement les extrémistes musulmans et les faux modérés, il faut aussi respecter la croyance individuelle de ceux qui n'aspirent qu'à vivre leur Foi privée sans en faire une loi publique. Ceux que Pipes appelle des musulmans modernes.
Encore faut-il ne pas laisser ces musulmans modernes seuls face aux fanatiques, comme lors de la guerre civile algérienne ou ne pas écouter leur avertissement du danger islamiste comme celui lancé par Massoud quelques mois avant sa mort…