Anne-Marie Delcambre
Soufi ou mufti? Quel avenir pour l'islam?
Desclée de Brouwer, novembre 2007, 21,00
http://www.amazon.fr/Soufi-mufti-Quel-avenir-lislam/dp/222005859X
En anglais: http://www.danielpipes.org/5137/preface
Avec la «guerre contre le terrorisme», l'essor de l'islam radical et la présence d'une minorité musulmane vigoureuse et revendicative dans l'ensemble du monde occidental, la bonne compréhension de l'islam est devenue une priorité pour quiconque se soucie de sécurité, de politique, de culture ou simplement de l'avenir de la civilisation occidentale.
Il faut donc que les discussions sur Mahomet, le Coran, l'islam, l'islamisme et les questions qui s'y rapportent, puissent se dérouler dans un cadre aussi large et ouvert que possible. La liberté d'expression est indispensable à un tel débat. Quiconque disposant d'informations ou d'idées sur ces thèmes doit se savoir en droit de les exprimer et de les voir diffusées dans une mesure raisonnable. Comme je l'écrivais lors d'une controverse qui agitait les États-Unis en 2005, «à un moment où les institutions se montrent si timorées, voire trompeuses, il est d'autant plus important qu'aucun élément ne soit exclu du débat et qu'aucune sanction ne vienne décourager ceux qui souhaitent s'exprimer.
Dans un contexte dominé par le politiquement correct –un problème qui affecte tant la France que l'Occident en général –,je saisis avec plaisir l'occasion qui m'est donnée de témoigner de toute mon admiration pour les travaux d'Anne-Marie Delcambre, dont l'évolution fournit une contribution plus décisive encore à notre compréhension de l'Islam. Le présent ouvrage, « Soufi ou mufti ? », enrichit cette uvre d'un examen systématique de concepts et d'usages islamiques fondamentaux qui met clairement en lumière leurs caractéristiques essentielles.
Anne-Marie Delcambre et moi avons des visions assez proches de la nature du problème, à une importante exception près. Elle n'établit aucune distinction entre islam et islamisme, alors que cette différence me paraît évidente. Sa démarche est exposée de manière détaillée dans les pages suivantes. La mienne, en résumé, consiste à présenter l'islamisme comme une manifestation spécifique, moderne et extrémiste de l'islam. Contrairement à elle, j'insiste sur les changements intervenant au cours du temps. Les musulmans n'ont pas toujours été aussi agressifs qu'aujourd'hui et, en se tournant vers l'avenir, on voit que la crise actuelle ne prendra fin que si une forme modérée d'islam vient remplacer la version virulente qui prédomine en ce moment.
En termes politiques, cela suppose que les gouvernements occidentaux fassent la différence entre l'islamisme et l'islam modéré, qu'ils répriment l'un et favorisent l'autre. Je conseille vivement aux lecteurs de se forger leur propre interprétation de cet aspect en abordant cet ouvrage.
Cela dit, la divergence de vues entre Anne-Marie Delcambre et moi importe moins que notre accord sur la nécessité de lutter contre une idéologie brutale et dangereuse afin de protéger notre style de vie. Cela constitue la grande bataille de notre temps. Elle et moi sommes dans le même camp et j'espère que vous, chère lectrice, cher lecteur, nous y rejoindrez.
Daniel Pipes
Philadelphie, Pennsylvanie, Etats-Unis, aoùt 2007
Traduit de l'américain par Alain Jean-Mairet.