C'est, comme d'habitude, une période passionnante au Moyen-Orient, et la région une fois de plus présente un pourcentage disproportionné de problèmes pour les États-Unis. Voici un rapide compte-rendu des questions avec quelques suggestions d'ordre politique:
Le conflit israélo-arabe. Bien que le cycle actuel de négociations – appelé avec optimisme « processus de paix "- soit en cours depuis la fin de 1991, près d'une décennie de concessions, à la fois réelles et proposées- par Israël n'a pas obtenu le changement de fond attendu de ses adversaires palestiniens, syriens et autres. Au lieu de cela, la volonté israélienne de faire des concessions unilatérales a conduit à un plus grand sentiment d'ambition parmi ses ennemis. Les deux derniers gouvernements ont fait l'erreur de pousser les Israéliens à faire davantage de concessions ; votre obligation [Mr le Président]- qui va plus contre l'intuition- est de les inciter à aller lentement et de veiller à leur sécurité. Sinon, nous serons appelés à ramasser les morceaux.
L'islamisme. L'idéologie extrémiste la plus dynamique dans le monde d'aujourd'hui, une menace pour nos intérêts non seulement au Moyen-Orient, mais de l'Afrique de l'Ouest à l'Asie du Sud-Est, et même ici aux États-Unis. Les Islamistes nous haïssent pour ce que nous sommes, pas pour ce que nous faisons. Il n'y a aucun espoir de parvenir à un modus vivendi avec eux. Vous devez leur montrer très tôt et souvent qu'ils ne peuvent pas marcher sur les pieds de ce pays..
L'Irak. Saddam Hussein continue à être un tyran agressif décidé à laisser son empreinte sur la scène internationale, soit par les armes de destruction massive ou son contrôle du marché pétrolier. Nous ne nous investissons pas habituellement dans le commerce de changement de régime, c'est ici l'exception. Le meilleur moyen pour cela ce sont les groupes d'opposition désespérés [qui cherchent] un soutien américain.
L'Iran. Bien que largement critiquée, notre politique de sanctions envers l'Iran a fonctionné. L'économie - et donc la menace militaire – a beaucoup diminué grâce à nos efforts pour tenir les investisseurs à distance. Le régime lentement est en train de s'effondrer spirituellement; le processus a du chemin à faire et les choses pourraient empirer au lieu de s'améliorer.
La Turquie. La Turquie ne rentre pas dans la définition du Proche-Orient qu'a le gouvernement des Etats-Unis, mais elle n'en est pas moins dans la région. Nous avons pendant longtemps eu une attitude gênée envers le rôle des militaires dans l'arène politique; c'est une préoccupation légitime, mais nous ne devons pas oublier que l'armée protège le pays contre la menace de l'islamisme, et que par conséquent nous devrions voir cela avec une certaine tolérance.
Pétrole et gaz. A la surprise générale, le prix des pétrocarbures a explosé, non pas tant à travers les actions des pays exportateurs de pétrole que par les erreurs à grande échelle des sociétés pétrolières. Il est temps pour elles de cesser d'acheter les actifs des autres et de forer pour trouver du pétrole et du gaz à nouveau. Nous pouvons encourager cela par des changements dans la législation fiscale. Dans l'intervalle, l'augmentation des revenus pour les exportateurs signifie que certains de nos amis comme l'Arabie saoudite doivent faire une pause, mais aussi plusieurs de nos adversaires, comme la Libye, le Soudan, l'Irak, l'Iran. Cela pourrait être un réel problème.
Démocratie. Au-delà des feux de brousse immédiats, il est important d'élaborer une politique qui permettra au Moyen-Orient de se dégager des actuels démons de l'idéologie extrémiste, de la politique autocratique et de l'appauvrissement. Il n'y a qu'une seule solution à long terme: rendre les gouvernements responsables devant leurs citoyens par l'État de droit, la garantie des libertés, et les élections. Il ne sera pas facile de pousser dans cette direction parce que nous avons des relations beaucoup plus chaleureuses avec les dirigeants actuels qu'avec ceux susceptibles d'être librement élus (pensez à l'Arabie saoudite), mais le processus doit être démarré et vous avez la clairvoyance et le courage pour le faire.