Jim Cramer, co-animateur: Très bien. C'est quelque chose que Larry et moi avons été amenés à fixer cela fait un certain temps. Nous sentons que nous sommes isolés sur ce sujet. La presse continue d'éviter d'appeler les auteurs de la terreur "terroristes". Ils semblent souvent se retenir d'appeler les impérialistes fondamentalistes islamiques autrement que par «activistes», et nous essayons de comprendre pourquoi. Avec nous, maintenant, le Dr Daniel Pipes, directeur du Forum du Moyen-Orient, auteur d'un article publié aujourd'hui intitulé "ce sont des terroristes, pas des activistes."
Daniel, bienvenue à l'émission. Aidez-nous à comprendre au sujet de cette étrange chose orwellienne de 1984 que la plupart de la presse, à l'exception de vous et de nous, fait ?
Dr Daniel Pipes (PhD, Directeur du Forum du Moyen-Orient): Eh bien, merci. Ouais, j'ai fait un petit sondage. Vous savez, Internet permet de comparer à travers le monde et voir comment les gens sont appelés, et dans le cas de les atrocités de Beslan, sur quoi tout le monde est d'accord, tout le monde mais tout le monde est d'accord que c'était un attentat terroriste, j'ai trouvé, recherchant dans les grands médias, quelque 20 mots, environ 20 euphémismes en cours de déploiement au lieu de «terroristes». «Militant» est le plus fréquent, mais aussi, si je peux vous donner quelques uns d'entre eux ...
CRAMER: Bien sûr.
Dr PIPES: «activiste», «agresseur», «attaquant», «plastiqueur», «ravisseur», «criminel», «extrémiste», «combattant», «groupe», «guérilla», «tueur», «preneur d'otage»,« insurgé »,« kidnappeur», et ainsi de suite.
LARRY KUDLOW, co-animateur; Vous savez, Daniel, il faut mettre les noms des médias pour ces choses, c'est plus amusant de cette façon. «Assaillants» utilisé par la National Public Radio, NP ; «combattants» utilisé par le Washington Post ;"insurgé" utilisé par le New York Times. En d'autres termes, y-a-t-il un programme pour ces médias? Y a t-il une sorte de cachette en douce, pro-terroriste, en quelque sorte l'ordre du jour pro-al-Qaida qui se passe?
Dr PIPES: Eh bien, je pense que cela dérive de la sympathie-je pense que ça vient du conflit israélo-arabe, et je pense que ça vient aussi à la fois d'une sympathie pour les Palestiniens et de la crainte, de l'intimidation que si vous appelez les terroristes palestiniens de ce nom, vous aurez à payer pour cela. Et après que cela a commencé avec les Palestiniens, cela s'est ensuite propagé vers l'Algérie, l'Arabie saoudite, le Cachemire, maintenant la Russie. Je ne pense pas que ce soit tout à fait une sympathie pour eux mais plutôt un refus, vraiment, pour faire face à ces grossiers, bruts, horribles faits, pour en faire quelque chose d'un peu plus doux.
CRAMER: Très bien. Eh bien, Dan, dites-nous quelle réticence y -a-t-il à appeler les personnes qui s'identifieraient eux-mêmes-si nous en avions dans la pièce, ils diraient: «Écoutez, je suis un islamiste qui croit que l'islam est la seule religion, que les autres personnes qui ne sont pas islamiques sont inférieures et peut-être même devraient faire l'objet d'un génocide », pourquoi ne pas identifier ces gens de la façon dont ils semblent vouloir être identifiés?
Dr PIPES: C'est en rapport avec un sujet un peu différent, de la réticence à parler de l'islam ou des musulmans, et je pense que cela remonte au 11septembre lui-même lorsque le président Bush apparut ce soir-là à la télévision et dit: «Ce sont des terroristes, et c'est une guerre contre le terrorisme. " Bien c'était une chose tout à fait légitime de le faire, car qui aurait imaginé qui était derrière les atrocités ce jour-là, mais nous ne savions pas. En une semaine, nous avons su, mais toujours l'expression «guerre contre le terrorisme» le terme est resté en place, et le terme des fonctionnaires, des membres du gouvernement, des médias, des universités est «guerre contre le terrorisme."
Maintenant c'est intéressant, qu'il y a seulement quelques semaines, le président Bush a dit: «J'ai fait une erreur, ce n'est vraiment pas une guerre de terreur;. C'est autre chose" Il n'a pas vraiment défini ce que c'était, mais il y a une volonté désormais au cours des derniers mois, avec la Commission du 11 septembre de dire que c'est le terrorisme islamiste, et pas seulement le terrorisme, il y a une volonté accrue de qualifier ce phénomène, cette idéologie, par son nom propre. Mais c'est un processus de trois ans , et je pense que c'est dû à un malaise que nous ressentons tous en pointant non pas un phénomène général, mais un phénomène particulier.
KUDLOW: Eh bien, en effet, en effet, Daniel, le terrorisme est une tactique.
Dr PIPES.: C'est exact.
KUDLOW: La question ici sont les descendants totalitaires de Staline, de Hitler et de Mussolini ...
Dr PIPES: Exactement.
KUDLOW: ... qui sont les islamistes radicaux. Maintenant que vous avez mentionné George Bush disant: «Je voudrais avoir utilisé un meilleur nom pour le terrorisme." Que fait Bush à ce sujet? Je ne me souviens pas de ce qu'il a dit quand il a parlé à ce sujet, ce que son étiquette a été.
Dr PIPES: Il n'a effectivement pas donné une étiquette de remplacement. Il n'y a pas d'autre terme encore, mais ce que l'on constate c'est un mouvement progressif d'abandon de cette «guerre contre le terrorisme», qui vous l'avez bien souligné, est une guerre contre une tactique, ce qui n'a aucun sens, vers autre chose. Mais cela va lentement, très lentement, et je crois, je crois vraiment que, tout comme un médecin ne peut pas traiter une maladie sans l'avoir identifiée, les stratéges ne peut pas se battre et gagner une guerre sans identifier qui est l'ennemi, et nous ne l'avons pas vraiment fait.
CRAMER: Maintenant, qu'est-ce qui se passe concernant pourquoi les médias ne l'ont pas fait ? Vous savez, ce n'est pas que les médias soient dominés par les membres de la religion de l'Islam. Il semble y avoir quelqu'un qui tire les ficelles en leur faveur dans les médias. Mais vous ne pourrez jamais le dire, car je sais que chaque fois que j'écris un article qui emploie «terroristes islamiques», ils protestent toujours pour «islamique» et ils protestent toujours pour «terroristes» ...
KUDLOW: Ouais.
CRAMER: ... et ils mettent «insurgés». Et je veux dire, que ce qui se passe, c'est comme s'il y avait une sorte de manuel de journalisme de Columbia qui dirait : «Ne parlez pas de ça." Je veux dire, d'où vient cela ?
M. PIPES.: Je pense que ça vient de notre politesse, délicatesse, tact, réticence à appeler les faits désagréables par leur nom.
KUDLOW: Ce ne sont pas des insurgés. Ce sont des tueurs et des assassins, Daniel.
M.PIPES.: Je ...
KUDLOW: C'est ce qu'ils sont.
M.PIPES: Je suis parfaitement conscient, Larry. Je suis parfaitement conscient. Je suis d'accord.
CRAMER: Comment peut-on, trois ans après l'événement, toujours en discuter comme si c'était, comme quelque chose de légitime, courant, non-euphémisme?
M.PIPES.: Parce que ...
CRAMER: C'est vraiment ridicule.
Dr PIPES: ... nous n'avons pas encore vraiment peur. Je suis en train de lire quelque chose de Michelle Malkin très intéressant ...
Kudlow: Ouais.
Dr PIPES: ... En intériorisation défensive, sur la Seconde Guerre mondiale et ce qui s'est passé là-bas. Et les gens ont vraiment eu peur là-bas. Je veux dire, les Japonais avaient attaqué, et vous le savez, les Japonais avaient une armée et une marine et une armée de l'air qui étaient comparables à la nôtre, à certains égards, supérieures à la nôtre, et nous avions peur.
À l'heure actuelle, en raison de la nature asymétrique de cette guerre, le fait que nous avons une économie énorme et un immense arsenal et eux ne l'ont pas, il est difficile pour des gens de croire vraiment qu'ils sont un adversaire digne, et je pense que c'est ce qu'il y a réellement derrière ce tact et cette délicatesse, parce que nous ne croyons pas du tout qu'ils sont un ennemi dont nous devons avoir peur.
KUDLOW:Il y a quelque chose de pire, la Russie vient de voir cela, le peuple russe s'ils avaient besoin de se rappeler ce qui s'est passé, avec ces coupe-jarrets et il y en avait beaucoup je cite, «Arabes» impliqués avec les Tchétchènes. Les Arabes,voulant dire: al-Qaida ou réseau terroriste. C'est ainsi que je l'ai lu, Daniel.
M.PIPES.: Je ne suis pas en désaccord. Et je..
KUDLOW: C'est une guerre mondiale contre la civilisation.
CRAMER: Oui, cela l'est.
Dr PIPES: vous avez compris
KUDLOW: Je suis désolé que nous n'ayons pas plus de temps. Daniel Pipes, vous avez fait autant ou plus que quiconque ...
CRAMER: Ouais.
KUDLOW: .en définissant ceci correctement, et ...
CRAMER: homme courageux
KUDLOW: ... nous apprécions votre travail.