Notant qu '«une paix durable entre Israël et la Syrie demandera plus qu'un document signé », Wurmser passe en revue 40 manuels scolaires syriens récemment publiés, utilisés entre le cours préparatoire et la terminale, pour voir comment ils traitent les sujets liés à Israël. Les résultats ne sont pas réjouissants. Elle trouve la "triste réalité de la haine institutionnalisée non seulement contre le sionisme et Israël, mais aussi contre« les juifs » en général." Avec une minutieuse précision, elle expose alors les chefs d'accusation. Certains des points (tels que la diffamation d'Israël et des Juifs) sont tristement prévisibles, d'autres (la promesse de l'Etat syrien de prendre soin de la famille des "martyrs", le fait de ne tenir quasiment aucun compte du processus de paix), sont plus inattendus.
Wurmser, directeur exécutif du MEMRI, replace avec justesse cette «idéologie totalitaire intégrée" dans son contexte plus large de justification de la domination, par le régime d'Assad, de la Syrie. Autrement dit, elle estime que se défaire de son «hostilité féroce» envers Israël ébranlerait la légitimité des gouvernants et, finalement, leur mainmise sur le pouvoir. "Abandonner le perpétuel état de conflit et le Jihad priverait le régime de sa demande de sacrifice pour la société. Ce serait priver le régime de son excuse pour les difficultés économiques de la Syrie. Ce serait priver le régime de ce qui justifie la loi martiale et l'état d'urgence. Et cela priverait le régime de la justification pour le contrôle absolu qu'a l'État syrien sur la vie privée, même celle de ses enfants. " En fin de compte, alors, le système mensonger Bathiste laisse la Syrie tragiquement coincée dans « une guerre qu'elle ne peut se permettre et une paix qui ne lui permet pas de survivre »