J'ai acheté mon premier poste de télévision pour regarder Anouar Sadate en visite en Israël en novembre 1977 et l'année et demie après cette visite j'ai suivi avec ferveur et rempli d'espoir le évènements jusqu'à ce que les gouvernements égyptien et israélien aboutissent cahin- caha à la signature d'un traité, il y a trente ans aujourd'hui.
Sadate, Carter et Begin avec de grandes mais de fausses espérances. |
- Une fois signés par des dirigeants arabes non élus, les accords convaincraient les masses de renoncer à leur ambition d'éliminer Israël.
- Ces accords seraient permanents, sans récidive et bien entendu sans duplicité.
- Les autres Etats arabes allaient forcément suivre cet exemple
- L'issue de la guerre pouvait être conclue par la négociation, plutôt que par la défaite d'un camp.
Etant donné mon avis pessimiste sur le traité, j'observe avec intérêt ce que d'autres ont à dire à son propos, cette semaine, à l'occasion de son anniversaire : voici un petit échantillonnage de ce qu d'autres ont écrit et dit :
Boutros Boutros Ghali, ministre des Affaires Etrangères égyptien au moment de la signature du traité « Ce fut un évènement dont on se souviendra dans 100 ans. »
Abdel Moneim Saeed, directeur du centre Al Ahram pour les études politiques et stratégiques « Si le traité n'avait pas été signé, l'Egypte aurait combattu Israël chaque décennie. »
Shimon Peres, président d'Israël, s'adressant à Husni Moubarak, président de l'Eypte « Même si ces trente dernières années ne furent pas parfaites, ce fut mille fois mieux que de continuer la guerre entre nous . »
Le ministre israélien des Affaires étrangères « Même aujourd'hui, le traité de paix est considéré comme un tournant dans la situation géopolitique au Moyen-Orient, ouvrant la voie à la paix entre Israël et le monde arabe et faisant entrer dans un nouvel ordre du jour des relations diplomatiques dans la région.
Zvi Mazel, un ancien ambassadeur israélien en Egypte : « la guerre froide et l'incitation croissante contre Israël et les Juifs ne sont pas propices à l'optimisme. Et pourtant la paix a duré trente ans, survivant à des crises aiguës. Cela signifie-t-il que cela continuera ? Est-ce que le désir de paix sera plus fort que l'opposition véhémente en Egypte ? Nous ne pouvons pas et nous ne saurions pas être aveugles à l'imprévisibilité qui est une des caractéristiques de la région. Maus il y a des raisons pour un optimisme prudent. »
Aluf Benn, chroniqueur du journal Haaretz « Du point de vue de ses 30 années d'histoire, l'accord de paix avec l'Egypte a apporté à Israël d'énormes avantages.
Barack Obama, Président des Etats-Unis : « Comme nous commémorons cet évènement historique, nous rappelons que la paix est toujours possible même face à des conflits apparemment insolubles. »
Le « Israel projet » : « Israël a attendu 30 ans pour qu'un leader arabe fasse montre de courage et de sagacité pour faire la paix. Sadare est ensuite allé à Jérusalem et dès lors Israël et l'Egypte ont joui de trente années de paix. »
Kenneth Stein, professeur à l'université Emory et longtemps aide de Jimmy Carter « Le traité a démontré que les leaders du Moyen-Orient, et pas juste les pouvoirs étrangers, avaient le pouvoir de transformer la politique régionale. »
Comme ces citations le suggèrent, le point de vue général sur le traité est positif. C'est malheureux, car si on ne comprend pas le traité de 1979, on risque de répéter les mêmes erreurs.