Une tragédie s'annonce alors que les autorités irakiennes menacent d'expulser de force, le 30 avril, 3400 Iraniens, membres des Moudjahidine du peuple. Les membres de l'OMPI [Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran] craignent à juste titre pour leur vie si on les pousse à franchir la frontière car le régime iranien criminalise l'appartenance à la MEK et déteste l'organisation, son ennemi juré.
Le camp Liberté vu du ciel en 2009. |
Une attitude plus calme a prévalu après cette dangereuse flambée de violence. Avec l'approbation du gouvernement des U.S.A, Bagdad a signé un protocole d'entente (MoU) avec les Nations Unies, en décembre 2011. Dans ce document, le gouvernement de l'Irak s'engageait à la relocalisation des résidents du camp d'Achraf (maintenant renommé Camp nouvel Irak) dans un établissement de transit temporaire où le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCNUR) entamerait le processus de donner aux membres de l'OMPI en transit en Irak un statut de réfugiés, une première étape nécessaire pour les réinstaller hors d'Irak.
À cette fin, environ 400 membres de l'OMPI ont volontairement quitté le camp d'Achraf, le 18 février et ont déménagé pour s'installer dans le camp "liberté", une ancienne base militaire américaine. Cependant leur transfert a été marqué [négativement]par des menaces émanant des forces irakiennes, le harcèlement provenant d'éléments provenant du Corps des gardiens de la révolution islamique de l'Iran, des conditions de vie inhospitalières et une surveillance constante de la police au sein du camp « liberté ».
Ce déplacement jette un doute sur les intentions du gouvernement irakien et crée un précédent inquiétant. En outre, il est difficile de savoir si les membres de l'OMPI seront tous traités comme des réfugiés dans les deux prochains mois, encore moins de [connaître] leur destination finale pour la réinstallation en dehors, soit en Irak ou en Iran.
Voici dans ce qui suit quelques recommandations d'ordre pratique pour Washington, qui ne doit pas abandonner l' organisation la plus redoutée par les tyrans de Téhéran:
- Mettre en place un groupe de contact avec le HCNUR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés), le gouvernement irakien, et des représentants du MeK (Moudjahidine du peuple iranien) pour préserver les membres du Mek qui quittent le camp d'Achraf, comme convenu dans le protocole d'accord de décembre.
- Faire pression sur le HCNUR pour obtenir que le statut de réfugié soit établi rapidement.
- Supprimez l'étiquette terroriste injustifiée de la MeK, comme l'Union européenne l'a déjà fait. Les sources gouvernementales aussi bien que privées ne prouvent aucunement que les Moudjahidines du peuple s'engagent dans des activités terroristes ou ont la capacité et l'intention de le faire. Cependant la description qui est faite d'eux comme étant des "terroristes", a des conséquences pratiques. Par exemple, le Premier ministre d'Irak, Nouri Maliki a a lié les mauvais traitements [infligés aux] dissidents iraniens au fait que le MeK est présenté comme un groupe terroriste ; et l'étiquette de terroriste, et c'est compréhensible, rend les pays tiers réticents à [l'égard du projet de] réinstaller les membres de l'OMPI.
- Chercher des hôtes culturellement similaires pour les membres de l'OMPI; peut-être des pays de langue persane (comme le Tadjikistan ou l'Afghanistan) ou des pays musulmans du Moyen-Orient hostiles à la République islamique d'Iran (comme l'Arabie saoudite ou les petits États du Golfe persique).
Ces mesures offrent un moyen de réinstaller les membres des Moudjahidine du peuple et de trouver une solution à une tragédie humaine imminente en avance sur la date limite imminente du 30 avril.