L'agent spécial responsable de l'antenne du FBI à Washington a participé à une nouvelle initiative appelée le Guide des pratiques prometteuses: développer les partenariats entre les services répressifs et les communautés musulmane, arabe et sikh. C'est un développement inquiétant parce que l'adoption de ce guide pourrait entraver de manière significative la guerre contre le terrorisme.
Le guide, financé par les fondations Soros et Whiting et créé à la Northeastern University, présente son but comme visant à façonner «un programme de base pour l'application des lois à venir et les activités de formation de la communauté. » À première vue, cela semble prometteur, car il offre des moyens de tirer profit des « compétences linguistiques, des informations et idées culturelles» uniques des Arabes, musulmans et des Sikhs pour développer de nouvelles initiatives antiterroristes.
Mais les auteurs du guide, Deborah A. Ramirez, Sasha Cohen O'Connell et Rabia Zafar, alertent rapidement le lecteur quant à leur véritable programme. « Les menaces les plus dangereuses dans cette guerre », écrivent-ils, « sont enracinées dans la propagation réussie de la colère et de la peur visant des cultures et des personnes qui ne sont pas familières." La menace la plus dangereuse, disent-ils, n'est pas la violence très réelle du terrorisme islamiste, mais la présumée partialité des autorités américaines contre certaines populations minoritaires. Le guide peut bien se présenter comme une aide à la lutte contre le terrorisme, mais son véritable objectif est de détourner l'attention de la sécurité nationale pour privilégier les collectivités choisies.
Dans cet esprit, et en ignorant le fait que ceux qui font la guerre à l'Amérique agissent de manière explicite au nom de l'islam, le Guide des pratiques prometteuses renonce à toute démarche d'application de la loi qui porte sur « la religion ou l'origine nationale. » Les organisations caritatives islamiques, une source connue de financement du terrorisme, ne devraient pas donner lieu à un examen particulier de peur que «cela ne crée une impression de ciblage injuste, basé sur la religion et/ou l'origine nationale. » Apparemment ceux qui sont soupçonnés d'avoir fomenté des complots terroristes ne devraient pas non plus être détenus pour des délits mineurs tels que violation de l'immigration ou des infractions par armes à feu, étant donné que pour la communauté », cela peut apparaître comme des investigations « prétextes » ». Si on suit la logique du guide, nul ne devrait être remarqué, même pas les terroristes présumés, pas même pour un interrogatoire.
Le guide accorde aux préoccupations arabes et musulmanes une priorité plus élevée que celle accordée pour les pratiques policières classiques d'application de la loi. Par exemple, la rotation régulière des forces de l'ordre qui est dite gêner un sentiment d'appartenance; Salam Al-Marayati du Conseil musulman des affaires publiques s'est plaint que «Une fois que vous connaissez quelqu'un [au sein des forces d'application des lois], on le mute." Les auteurs du guide acceptent le fait que les rotations constantes réduisent les risques de corruption, mais néanmoins ils préconisent que ces communautés en soient exclues et qu'il leur soit permis de développer des relations amicales avec les forces de l'ordre pour l'application des lois.
Les auteurs rapportent avec une sympathie marquée que certains organismes communautaires (y compris une succursale du Comité Anti-discrimination arabo-américain « American-Arab Anti-Discrimination Committee ») ont refusé de coopérer avec eux en raison d'un scepticisme quant au niveau opérationnel des discussions avec la police. Ils étaient convaincus au contraire que la racine du problème était ailleurs – dans « une législations injuste aux plus hauts niveaux du gouvernement et dans l'acceptation par le public américain du profilage racial». Pour répondre à ce type de préoccupation, le guide recommande que les efforts de la police s'éloignent d'une focalisation traditionnelle sur des arrestations et aillent vers le développement des partenariats communautaires qui consistent à expliquer la loi de l'immigration et la politique de sécurité des aéroports.
Plutôt que de se concentrer sur la conduite à tenir pour protéger le pays contre le terrorisme, les «meilleurs» (la fine fleur) dans l'application des lois devraient être recrutés pour travailler sur des initiatives de sensibilisation communautaire. Cette attention particulière découle de nombreuses raisons, y compris une opinion supposée des Arabes et des musulmans qui verraient l'accomplissement de la loi comme « un prolongement de la politique américaine ou des actions qui les concernent, telles que la guerre actuelle en Irak et la politique étrangère américaine en Israël. »
Et le programme de formation C.A.T. Eyes - adopté par les forces de l'ordre public pour «aider les communautés locales à lutter contre le terrorisme national et le profilage racial» - a été (Horreur!) développé en partie par un officier de police israélien. C.A.T. Eyes peut bien souligner qu'il « éduque les gens sur les indicateurs du terrorisme, pas sur la race ou la religion», mais pour les auteurs du guide, la «réaction négative générale des membres des communautés musulmane et arabe» à toute formation basée sur «les opinions, les renseignements ou les notions de police israéliens»pourrait être une raison suffisante pour faire échouer le programme.
Le guide est prêt à promouvoir des problèmes qui n'existent pas pour établir l'injustice de l'application de la loi par les services répressifs. Il cite, par exemple, deux cas de 2002. En Floride, un auteur prétendument juif d'une tentative d'attentat contre des mosquées et des centres islamiques a été accusé de possession d'armes et de «conspiration pour violer les droits civiques des musulmans», tandis que, à Los Angeles, les Arabes et les musulmans avaient soit-disant " l'impression » qu'un tueur musulman de deux individus au comptoir de l'aeroport d'El Al était accusé de terrorisme. Faux: l'auteur d'El Al a été abattu sur place - et donc n'a jamais été accusé d'aucun crime; plus[fort] que cela, les forces de l'ordre ont effectivement déclaré que "il n'y avait rien qui indiquait le terrorisme" dans le cas de Los Angeles et elles ont proposé qu'un conflit de travail pourrait avoir été la cause de la violence. Ainsi, le guide fournit une erreur de perception déraisonnable, puis met la responsabilité sur l'application des lois afin de corriger ce genre de perceptions erronées.
Au lieu de réaliser une véritable initiative contre le terrorisme, ce guide financé par George Soros promet d'aider les terroristes aux États-Unis à éviter l'arrestation. L'antenne du FBI à Washington devrait reconsidérer sa coopération avec le Guide des pratiques prometteuses et les autres organismes d'application de la loi devraient l'éviter.
Daniel Pipes est directeur du Forum du Moyen-Orient; Sharon Chadha est le co-auteur de la politique du Moyen-Orient (à paraître prochainement).