La déclaration conjointe on ne peut plus réjouissante, faite par les Émirats arabes unis et Israël a fait sortir de son trou cette vieille pisse-vinaigre, Hanan Ashrawi, pour déclarer : « Il est faux de prétendre que les Palestiniens sont vaincus et qu'ils doivent accepter la réalité de leur défaite ». Non, a-t-elle insisté, « les Palestiniens sont prêts, génération après génération, à poursuivre leur lutte ».
Voilà une déclaration d'intention sans ambiguïté de ma vieille adversaire, qui reflète les vues tant de l'Autorité palestinienne que du Hamas : peu importe ce que font les autres, dit-elle, nous, Palestiniens, nous battrons jusqu'à la fin des temps pour éliminer l'État juif et soumettre les Juifs.
À présent, certains peuvent se demander : Yasser Arafat n'a-t-il pas accepté Israël il y a longtemps déjà ? N'était-ce pas le point essentiel des accords d'Oslo de 1993 lorsqu'il a reconnu « le droit de l'Etat d'Israël à exister dans la paix et la sécurité » ? Non, il a seulement fait semblant d'accepter Israël.
Je m'explique.
Gamal Abdel Nasser : « La seule solution pour la Palestine [est] l'abolition de l'existence d'Israël. » |
C'est alors que se produisit, en 1967, le choc de la guerre des Six jours, quand Israël remporta une victoire rapide et presque totale sur quatre armées arabes et s'empara à sa guise de territoires appartenant à trois de ses voisins. Cette raclée dégrisa les dirigeants des États arabes qui désormais fixèrent leur attention sur la reconquête de leurs territoires perdus plutôt que sur l'élimination d'Israël. Cette dernière tâche, ils la confièrent volontiers aux Palestiniens qui la reçurent avec joie. L'Égypte quitta le champ de bataille en 1977, la Jordanie en 1994, et il s'en fallut de peu pour que la Syrie en fît de même en 2000.
Mais qu'en est-il à présent des Palestiniens et de leur accord de 1993 ? À ce stade, deux interprétations entrent en jeu, la naïve et la réaliste.
Selon le point de vue naïf, qui prévaut au niveau international, Arafat et les autres dirigeants palestiniens, y compris l'actuel, Mahmoud Abbas, sont tout à fait sérieux quant à l'acceptation du « droit de l'Etat d'Israël à exister dans la paix et la sécurité ». Pour aller de l'avant, il faut dès lors que les Israéliens soient plus généreux. Les puissances extérieures essaient de se rendre utiles en faisant pression sur Jérusalem pour qu'elle soit plus ouverte. Et ces puissances ne sont que trop heureuses de le faire.
Yasser Arafat et Mahmoud Abbas ne sont pas vraiment des « partenaires pour la paix ». |
Au contraire, ils ont attendu leur heure, à l'affût de signes de faiblesse qu'ils semblaient avoir trouvés dans les accords d'Oslo, le retrait d'Israël du Liban en 2000 et le retrait de Gaza en 2005. Euphoriques, les Palestiniens ont intensifié la violence, croyant qu'ils avaient face à eux un État d'Israël fatigué et en fuite. Imaginant que la pure ferveur révolutionnaire compenserait la faiblesse économique et militaire, ils ont cru que les musulmans anéantiraient les Juifs.
Mais ils se trompaient : le puissant État israélien avait fait de douloureuses concessions dans l'espoir que son intérêt personnel éclairé transformerait Arafat, Abbas et Compagnie en "partenaires pour la paix" et réglerait un conflit vieux comme Mathusalem et qui faisait obstacle à sa culture créative et à ses talents en matière de haute technologie. C'est ainsi que la prétendue révolution a échoué.
Avec le temps, les Israéliens – et les jeunes bien plus encore que leurs aînés – se sont rendu compte que le changement d'attitude plein d'espoir consistant à abandonner la dissuasion au profit de l'apaisement puis du retrait unilatéral nourrissait chez les Palestiniens non pas la bonne volonté mais bien les rêves de conquête. Les Israéliens ont finalement compris qu'ils avaient manqué de perspicacité face aux motivations qui ont toujours été celles des Palestiniens à savoir, l'élimination de l'État juif et la recherche de la victoire.
Le fait d'avoir enfin ouvert les yeux doit maintenant se traduire en une nouvelle stratégie. Mais laquelle ? Pas celle des attaques « stigmatisantes » à l'encontre des Palestiniens de Cisjordanie, qui sont autant de grossières provocations jetant le discrédit sur le sionisme. Pas non plus celle de l'annexion de territoires de Cisjordanie, qui nuit à l'intégrité d'Israël et provoque une opposition massive.
Illustration du présent article par le Washington Times. |
Au contraire, le but sera atteint en brisant le rêve antisioniste nourri depuis toujours par les Palestiniens et en obtenant une victoire d'Israël fondée sur une volonté israélienne intraitable. En d'autres termes, à l'obstination palestinienne pour la victoire doit répondre une riposte israélienne proportionnelle. Heureusement pour Israël, les Palestiniens manquent de muscle mais s'abreuvent d'un mélange fielleux composé de doctrine islamique, d'aide internationale et de timidité israélienne.
Alors que les naïfs recherchent encore plus d'accords inutiles fondés sur des concessions israéliennes contre-productives, nous, les réalistes, n'en avons que faire et appelons Israël à gagner. Nous savons que seule la défaite convaincra les Palestiniens comme madame Ashrawi, et à travers eux les Iraniens, les Turcs, les islamistes, la gauche, les fascistes et les autres antisionistes, que le conflit vieux de plus d'un siècle est terminé, qu'Israël a vaincu et que le temps est venu de renoncer à des ambitions aussi vaines et douloureuses que génocidaires.