Dans mon article intitulé « Sans le vouloir, les réfugiés ukrainiens pourraient faire disparaître l'Occident », j'annonçais que
Les partisans du multiculturalisme et de l'ouverture des frontières se sont largement emparés de l'exemple ukrainien pour affirmer que toute réponse moins généreuse envers les migrants d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie du Sud constitue du racisme, de la xénophobie ou de l' « islamophobie ». Bien que peu remarqué en ces moments d'efforts intenses déployés pour l'accueil des Ukrainiens, ce raisonnement va certainement, après la fin de la crise actuelle et le retour des migrants non occidentaux sur le devant de la scène, s'imposer avec force.
Cette campagne que j'avais prédite a désormais commencé. « Nous sommes tous des Ukrainiens ! » est le cri de guerre d'un groupe d'activistes pro-migrants illégaux à Paris qui dénonce les « pratiques d'apartheid » de la France dans le traitement des migrants (18 juillet 2022).
Le rassemblement organisé à Paris pour dénoncer les « pratiques d'apartheid » dans le traitement des réfugiés. |
Mise à jour du 26 juillet 2022. Cinq grandes organisations d'aide aux réfugiés ont écrit une lettre au Premier ministre néerlandais le pressant de faire plus pour les immigrants vulnérables, notant que cela devrait être possible « étant donné l'accueil chaleureux réservé à des dizaines de milliers d'Ukrainiens. »
Mise à jour du 30 juillet 2022. Raphael Minder du Financial Times écrit la triste histoire de migrants illégaux basés en Biélorussie sous le titre « La Pologne frappée par les critiques des réfugiés « oubliés » : les Ukrainiens sont les bienvenus mais d'autres migrants transitant par la Biélorussie sont arrêtés par le « mur » frontalier. »
Pour rendre son propos parfaitement clair, il cite une militante polonaise, Agata Ferenc : « Notre gouvernement a fait une utilisation politique des Ukrainiens pour montrer que nous sommes un grand peuple, répondant à une crise dont l'ampleur fait facilement oublier le racisme envers des personnes très différentes qui transitent depuis la Biélorussie. » Comme si cela ne suffisait pas, la construction le long de la frontière avec la Biélorussie d'une clôture en acier de 353 millions d'euros et de 5 mètres de haut sur 186 kilomètres de long, divise une ancienne forêt. Ce qui prouve que le gouvernement polonais est écologiquement criminel :
Małgorzata Tokarska, une généticienne qui étudie les bisons qui errent dans la forêt, a déclaré que l'UE et l'Unesco avaient fermé les yeux sur un mur polonais qui était « la plus grande et la pire intervention humaine » subie par une forêt unique protégée depuis l'époque médiévale comme terrain de chasse royal.
De plus, les habitants se plaignent d'une baisse du tourisme. La vilaine clôture ne fonctionne même pas. Bien plus, elle ne fait que mettre les illégaux en danger : elle n'a fait que « ralentir les réfugiés plutôt que de les arrêter complètement tout en encourageant davantage de personnes à patauger dans des zones humides et dangereuses sur lesquelles aucune clôture ne peut tenir ».
Bien entendu, on invoque Amnesty International et on accuse la Pologne de « racisme et d'hypocrisie » pour le traitement médiocre qu'elle réserve aux migrants illégaux en provenance de Biélorussie « en comparaison avec l'accueil à bras ouverts des Ukrainiens ». La Helsinki Foundation for Human Rights ajoute son grain de sel : « C'est désormais la crise des réfugiés oubliée de l'Europe, qui comporte des cas de violence et des refoulements totalement inacceptables ».
Commentaire : Comme je l'avais prédit, le traitement des migrants illégaux qui ne correspond pas au cas des réfugiés ukrainiens fera l'objet de critiques persistantes et furieuses de la part de la gauche. Cela ne fait que commencer.
Mise à jour du 1er août 2022. La BBC rapporte que le Harbour Project, une organisation caritative britannique d'aide aux réfugiés, observe une grande variété dans le traitement réservé par le Royaume-Uni aux personnes issues de différents pays, en particulier l'aide reçue par de nombreux Ukrainiens qui ont obtenu immédiatement le statut de réfugié et l'accueil chez les habitants alors que les Afghans étaient laissés dans des hôtels pendant des mois.
Mise à jour du 2 août 2022. Déclaration de Jeremy Corbyn, l'ancien dirigeant travailliste britannique : « Je dois dire que d'une manière générale, l'Europe a été très accueillante pour les réfugiés ukrainiens, ce qui est bien et juste. Malheureusement, ils ne sont pas aussi accueillants et coopérants avec les réfugiés venant du Yémen ou d'ailleurs. Dans mon livre, un réfugié, d'où qu'il vienne, a besoin d'aide et de soutien. »
Mise à jour du 22 août 2022. Les réfugiés ukrainiens ont hâte de rentrer chez eux. Selon les termes d'un article de l'Associated Press écrit par Vanessa Gera et Kirsten Grieshaber, « ils attendent le moment où se terminera une guerre qui ne montre aucun signe de fin prochaine, ils aspirent à réintégrer leur foyer et refusent de se projeter trop loin dans l'avenir. » Comme l'a dit un réfugié, « Il me semble que non seulement pour moi mais aussi pour tous les Ukrainiens, le temps s'est arrêté. Nous vivons tous comme en suspens. »
Mise à jour du 23 août 2022. Un reportage réalisé aux Pays-Bas révèle que les réfugiés ukrainiens trouvent du travail plus rapidement et rencontrent moins d'obstacles que les autres immigrants. Quelque 60 % des 75 000 réfugiés âgés de 18 à 65 ans ont trouvé du travail en moins de six mois. Le pourcentage d'immigrants originaires de pays à majorité musulmane ayant un emploi après six mois est beaucoup plus faible : 9 % pour l'Afghanistan, 5 pour l'Iran, 2 pour la Syrie et l'Irak et seulement 1 % pour l'Érythrée.