En 2023, j'ai passé la plupart de mes heures d'écriture à travailler sur un livre. C'est pourquoi le nombre d'articles a diminué par rapport aux dernières années. Les statistiques de fréquentation du site DanielPipes.org indiquent que les dix articles suivants sont mes écrits publiés en 2023 les plus lus, par ordre croissant. (Gary Gambill du Middle East Forum a aimablement fourni les tableaux et aidé à la rédaction des résumés)
10. Comment Israël peut-il gagner le conflit palestinien ? (7 janvier)
Dans une interview accordée au Jerusalem Post, je soutiens que la résolution du conflit palestino-israélien « nécessite l'abandon de tout espoir de la part des Palestiniens ». Ce raisonnement « va précisément à l'encontre du principe des accords d'Oslo », selon lequel les bénéfices économiques « rendront les Palestiniens prospères, les déradicaliseront et feront d'eux de véritables partenaires pour la paix ». Or 30 ans plus tard, « la plupart des Palestiniens entretiennent le fantasme consistant à éliminer l'État juif », un objectif contre lequel « il faut lutter (...) en faisant en sorte qu'ils l'abandonnent, et non en l'alimentant par l'espoir ».
9. La violence n'est pas la plus grande menace palestinienne pour Israël (2 février)
La violence meurtrière des Palestiniens « représente pour le pays une menace moins grande que... leurs campagnes de délégitimation », qui « inspirent une hostilité toxique, en particulier au sein de la gauche et parmi les musulmans, qui menace le bien-être et la sécurité d'Israël à long terme. » Les événements du 7 octobre ont confirmé ce point de vue, puisque la guerre initiée par le Hamas se terminera par la destruction de son appareil militaire alors que son objectif sous-jacent d'inspirer une « hostilité toxique » mondiale contre Israël est en passe de réussir.
8. Une issue convenable est possible pour Gaza (17 octobre)
Malgré la situation de désespoir, le sort de Gaza « le jour d'après » l'élimination du Hamas par Israël n'est pas si désastreux. Au cours des 15 dernières années, « les habitants de Gaza ont enduré une chose monstrueuse et peut-être unique dans l'histoire humaine à savoir leur exploitation comme chair à canon par leurs dirigeants dans le cadre de relations publiques. » Ce qui, certes, a fait du Hamas un adversaire très dangereux mais a également préparé la population pour un régime non islamiste.
Naturellement, « la plupart des habitants de Gaza ne veulent pas servir de pions dans un jihad obsessionnel et illusoire contre Israël ». Pendant des années, ils ont « voté avec leurs pieds », cherchant à émigrer à chaque occasion. Une fois qu'Israël aura extirpé le Hamas de Gaza, « Israël [pourra] raisonnablement s'attendre à trouver de nombreux habitants prêts à travailler avec la nouvelle autorité afin de créer une administration qui pourrait leur faire retrouver une vie normale. »
7. Retour rapide d'Israël à ses mauvaises vieilles méthodes (17 novembre)
Malgré les nombreux discours de victoire prononcés depuis le 7 octobre par le Premier ministre Benjamin Netanyahou et les sondages montrant que l'opinion publique israélienne « soutient une nouvelle approche plus dure, les autorités israéliennes et leurs services de sécurité montrent des signes de retour à leurs vieilles politiques défaillantes et ce, avant même que tous les morts n'aient été enterrés. » Les signes indiquant que l'éthos d'avant-guerre qui guide la politique du Hamas – et selon lequel « l'enrichissement donne aux Palestiniens quelque chose à perdre, les apprivoise et les rend moins enclins à l'agression » – sont en train de faire un retour en force, tels que la reprise des approvisionnements en carburant à Gaza à peine 20 jours après le massacre du Hamas, ou l'approbation des permis de travail pour les Palestiniens de Cisjordanie.
6. Hamas contre Gazaouis (8 novembre)
Le Hamas exploite la population de Gaza d'une manière unique dans l'histoire. Alors que les adversaires autocratiques sacrifient régulièrement des soldats pour obtenir des gains sur le champ de bataille, le Hamas, et lui seul, « sacrifie des civils à des fins de relations publiques » et en grand nombre. Non seulement il a refusé de lever le petit doigt pour évacuer les civils de la zone de guerre (ou leur fournir des abris anti-bombes) mais il a en plus délibérément bloqué et même tiré sur ceux qui tentaient d'échapper au carnage.
Bien entendu, l'idéologie islamiste du Hamas permet ce mépris total pour la vie des musulmans. Toutefois, le véritable moteur est le fait que le Hamas sait comment tourne le vent de l'opinion internationale. « Plus les habitants de Gaza endurent la misère, ... plus il obtient un soutien massif et véhément de la part des antisémites de tous bords. » Le remède est clair : « il faut qu'Israël extirpe le Hamas et anéantisse les œuvres ignobles de cette organisation, puis mette en place une administration convenable à Gaza qui ne poursuivra pas des méthodes aussi dégradantes. »
5. Irene Pipes (1924-2023) Hommage (31 juillet)
L'hommage que j'ai rendu à ma mère, Irene Pipes, tente de saisir son caractère : extraverti et social, doué d'un « talent pour les amitiés ». Elle fonctionnait en complémentarité avec mon père, Richard, le professeur. « L'intellectuel, c'était lui, pas elle. Elle était un papillon social, lui voulait toujours rester chez lui. » Comme presque tous les autres membres de la famille, ma mère a fui la Pologne pour échapper à l'Holocauste. Au cours de ses dernières années, elle a renoué avec son lieu de naissance où elle passait environ un mois par an. Son décès marque la disparition du dernier immigrant de ma famille qui se souvenait de la Pologne d'avant-guerre.
4. Comment l'enfance musulmane d'Obama s'est muée en sujet tabou (23 juin)
Il y a quinze ans, ma présentation de preuves claires selon lesquelles Barack Obama avait été élevé dans la religion musulmane avant d'adopter la foi chrétienne a provoqué de violentes réactions. Toute discussion sur cet « élément biographique terriblement encombrant » a été dénoncée dans une grande partie du spectre politique, même la presse conservatrice se détournant du sujet. Comme « l'aura sacrée » d'Obama perd de son éclat avec le temps, j'espère être justifié. Par la suite, « les historiens s'intéresseront de près à son appartenance religieuse durant son enfance... [et à la manière dont], dans une société démocratique moderne, un candidat déterminé peut supprimer des informations, même parmi les plus importantes et les plus pertinentes. »
3. Retour rapide d'Israël à sa politique désastreuse (Hiver 2024)
Ce suivi approfondi de l'éditorial publié quelques semaines plus tôt (n° 7 ci-dessus) examine la renaissance de la fausse croyance selon laquelle les dirigeants palestiniens adeptes de la politique du rejet peuvent être « achetés ou modérés par des avantages économiques ». Ce changement résulte en partie du changement de l'opinion publique israélienne – massivement favorable à l'éradication du Hamas dans les semaines qui ont suivi le 7 octobre. « Les fuites du passé (comme les accords d'Oslo et le retrait de Gaza) ont été le fait des responsables politiques et de la sécurité raisonnant à partir de la réalité stratégique. Cette fois-ci, ce n'est pas le cas. Ici, c'est l'opinion publique qui a mis de côté la destruction du Hamas au profit du sauvetage des otages. »
Pourquoi alors le gouvernement Netanyahou a-t-il cédé à la pression publique et accédé aux demandes du Hamas (en ralentissant et même en suspendant son offensive terrestre, en reprenant l'approvisionnement en carburant de Gaza, etc.). La réponse : « il n'est guère surprenant que l'équipe dirigeante qui a amené le 7 octobre est celle-là même qui a signé l'accord sur les otages : sa responsabilité dans les événements l'a rendue vulnérable aux appels des familles d'otages et des États étrangers. »
2. Le périple poignant d'Africains musulmans vers Israël (Été)
Face aux allégations largement répandues à gauche et selon lesquelles Israël est un « État d'apartheid », un simple test s'impose : non seulement les citoyens musulmans d'Israël n'émigrent pas, mais en dehors d'Israël, « un grand nombre de musulmans aspirent à vivre parmi les sionistes » et à pénétrer dans le pays pour saisir l'opportunité – non pas de commettre des attentats meurtriers mais de profiter de sa réussite économique, de son niveau de soins de santé, de son État de droit et de sa démocratie qui fonctionne.
L'afflux de dizaines de milliers d'Africains à majorité musulmane en provenance du Soudan et d'Érythrée entre 2006 et 2012 illustre ce phénomène. « Loin de l'éloquence colérique des Nations Unies ou du fanatisme insipide du corps professoral en études sur le Moyen-Orient, [...] les migrants musulmans qui abandonnent leur pays d'origine et parcourent de longues distances en endurant des expériences terribles en Égypte et qui tentent leur chance dans l'État juif, indique sans ambiguïté une estime largement répandue mais secrète pour Israël » dans des régions du monde musulman peu étudiées par les observateurs extérieurs.
1. L'occasion pour Israël de détruire le Hamas (7 octobre)
Le jour de l'attentat du 7 octobre, à 15h30 (heure de New York), j'ai publié un article dans lequel j'ai apparemment pris des risques en appelant Israël à « détruire le Hamas ». Avant ce jour, j'étais le seul à réclamer une telle démarche. À ma grande surprise, ce point de vue a fait rapidement consensus en Israël et bien au-delà (à titre d'exemple, le Parlement européen a décidé que « l'organisation terroriste Hamas doit être éliminée »).